Selon l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE), le taux de chômage en France est attendu à 7,6% pour le premier trimestre de 2024, atteignant ainsi son niveau le plus élevé depuis le milieu de l’année 2021. Cette légère hausse de 0,1 point par rapport au trimestre précédent intervient dans un contexte où la dynamique de la population active s’accentue, notamment sous l’impact de la réforme des retraites, alors que le rythme de création d’emplois tend à ralentir.
Un contexte économique et social en mutation
Au dernier trimestre de 2023, le taux de chômage, selon les critères du Bureau International du Travail (BIT), s’est stabilisé à 7,5% de la population active. Ce chiffre, bien qu’inférieur de 0,4 point au taux de fin 2022, reste en net retrait par rapport au pic de mi-2015. L’INSEE souligne que cette progression graduelle du chômage depuis la fin de l’année 2022 est principalement attribuable à un ralentissement de l’emploi, dans un contexte où la population active conserve une forte dynamique.
Influence de la réforme des retraites et perspectives
Le premier semestre de 2024 devrait voir une augmentation de la population active d’environ 40.000 actifs supplémentaires par trimestre, essentiellement en raison de la réforme des retraites. Cependant, l’emploi ne suivrait qu’à un rythme deux fois moins rapide, ce qui entraînerait une augmentation du taux de chômage à 7,6% au premier trimestre, niveau qu’il conserverait au deuxième trimestre.
Analyses et prévisions divergentes
L’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) anticipait, dès octobre, une remontée du taux de chômage à 7,9% à la fin de 2024. De son côté, la Banque de France prévoit une légère augmentation jusqu’à 7,8% de la fin 2024 à fin 2025, avant une reprise de la baisse en 2026. Quant à la Cour des comptes, elle considère que le retour au plein emploi, objectif du gouvernement avec un taux de chômage autour de 5%, semble hypothétique sans la mise en place de nouvelles réformes d’ampleur.
Impact sur le SMIC et inflation
L’INSEE n’envisage pas de nouvelle revalorisation automatique du SMIC liée à l’inflation pour le premier semestre de 2024, hormis celle déjà effectuée au 1er janvier. L’institution estime que l’évolution des prix pourrait frôler le seuil de revalorisation automatique du SMIC en juin 2024, ce qui, si confirmé, se traduirait par une augmentation de l’ordre de 2% du SMIC en août 2024.