USA : Donald Trump veut supprimer l’impôt sur le revenu, un pari risqué

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Donald Trump ambitionne de remplacer l’impôt sur le revenu par de nouveaux droits de douane et compte sur Elon Musk pour réduire drastiquement les dépenses fédérales.

Le président des États-Unis entend ramener son pays à la pratique de la fin du XIXe siècle.
À cette époque, les recettes fédérales provenaient essentiellement de droits de douane élevés.

Il estime que l’Amérique redeviendra « très riche » en supprimant cet impôt direct.
Certains de ses partisans voient déjà son visage gravé sur Mont Rushmore si le projet aboutit.

Un projet ambitieux, mais contesté

Le plan vise à compenser les 2 600 milliards de dollars annuels tirés de l’impôt sur le revenu par une hausse généralisée des droits de douane.

L’élu républicain Ralph Norman doute qu’une telle réforme passe au Congrès, car toutes les circonscriptions abritent des entreprises exposées à ces barrières tarifaires.

De son côté, Peter Navarro, conseiller présidentiel, envisage une taxation généralisée à 10 %, estimée entre 350 et 400 milliards de dollars de revenus. Or ce calcul ne prend pas en compte la baisse potentielle des importations ni les rétorsions commerciales d’autres pays.

Pour atténuer l’énorme différence de revenus, Elon Musk, patron de Tesla et SpaceX, promet de couper jusqu’à 2 000 milliards de dollars dans les dépenses fédérales. Il suggère d’abord de supprimer près de 500 milliards de subventions à certaines agences ou organismes jugés « progressistes », dont le Planning familial et l’audiovisuel public.

Cependant, la Tax Foundation qualifie cette stratégie de « très inhabituelle et sans précédent ». Sa vice-présidente, Erica York, la juge inefficace et susceptible de nuire au commerce et à la croissance.

Dans L’âge d’or du protectionnisme américain (2003), l’historien Jean Heffer rappelle que les droits de douane américains de la fin du XIXe siècle visaient avant tout à protéger une industrie naissante. Selon lui, aucun pays ne peut avoir l’avantage sur tous les biens, et restreindre les échanges revient à « renoncer au commerce et à ses bienfaits ».

Le projet actuel mise pourtant sur un retour à cette époque, malgré la mondialisation.
Les défis commerciaux et budgétaires rendent cette réforme bien plus risquée qu’elle ne le fut à la fin du XIXe siècle.

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