Nicolas Pernikoff est le patron d’une société de communication “La nouvelle” qui réunit les agences Aristophane, Because, CBecause TV, Five et NoSite mais il est connu du grand public grâce à ses participations dans Touche pas à mon poste animée par Cyril Hanouna. Nicolas Perniokoff a voulu donner son sentiment sur l’émission Balance ton poste spéciale Grand Débat, dans une tribune que nous vous proposons de lire ci-dessous.
Le président Emmanuel Macron a-t-il besoin de Cyril Hanouna pour animer le grand débat national auquel il a invité toutes les françaises et tous les français ?
La question peut faire rire.
Pourtant, , malgré les polémiques, le succès de l’émission spéciale « débat national » proposée par l’animateur phare de C8, en compagnie de Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, prouve que Cyril Hanouna est prescripteur ; la plupart des Français qui constituent son public sont éloignés de la politique – particulièrement les plus jeunes ; et, il est important que chacun d’eux s’engagent dans ce débat.
Alors, quelles leçons peut-on tirer de ce rendez-vous télévisé plébiscité ?
D’abord, que c’est une belle leçon de communication pour parler au plus grand nombre.
Mais pas seulement.
Cyril Hanouna montre que les frontières entre les genres télévisuels, radiophoniques, tendent à disparaitre ; une volonté d’hybridation revendiquée par le public. Désormais, pour le téléspectateur, divertissement et politique ne s’opposent plus ; ce qui est essentiel pour lui, c’est l’histoire ; le récit livré.
L’autre point important concerne la télévision, elle-même. A tous ceux qui, depuis de nombreuses années, prédisent sa fin prochaine (« la fin de la télévision », Jean-Louis Missika, 2006), il semble que la vieille dame n’ait pas l’intention d’abdiquer.
Dans un monde où l’attention est un bien précieux, difficile à capter, la télévision reste un média massivement regardé, attentivement écouté.
Pour autant, le succès de Cyril Hanouna ne tient pas seulement à sa seule médiatisation télévisuelle. Sur les réseaux sociaux, l’homme est très actif : il rassemble, fédère. Cette conversation quotidienne, fidèle, avec ses « fanzounes » joue un rôle fondamental dans l’univers de l’animateur.
Pour Cyril Hanouna, les réseaux sociaux sont des outils de promotion formidables ; pour lui et pour ses émissions ; un espace d’échange privilégié avec ses fans. Là où la télévision reste un outil de fidélisation.
Dernier élément déterminant, à mon sens, qui fonde une réflexion personnelle plus large sur la communication : nous sommes entrés dans l’ère de l’empathie.
Il faut prendre en compte les besoins et les aspirations de son audience : qu’elles soient émotionnelles ou sociétales. Il faut se « mettre à la place » de celles et ceux qui nous font face.
La défiance des téléspectateurs à l’encontre des experts et des technocrates est grande ; parce que ceux qui constituent ces publics sont désormais plus éduqués, plus méfiants, plus experts, plus indépendants.
Cyril Hanouna par son attitude empathique tisse des liens directs avec « les gens ».
A sa manière, et malgré les réactions, il aide le gouvernement à rendre le débat en cours plus audible.
Nicolas Pernikoff / CEO – La nouvelle
