Donald Trump relance la diplomatie en appelant à un cessez-le-feu immédiat de 30 jours en Ukraine, alors que la trêve de trois jours décrétée par Vladimir Poutine est contestée sur le terrain.
Un appel fort de Washington pour une pause des combats
Le président américain Donald Trump a exigé, jeudi 8 mai, l’instauration d’un « cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours » entre la Russie et l’Ukraine. Sur son réseau Truth Social, il a averti que Moscou et Kiev « devront rendre des comptes » en cas de non-respect, promettant de nouvelles sanctions américaines et internationales si la trêve était violée. Trump a souligné que cette pause devait ouvrir la voie à une « paix durable » et s’est engagé à poursuivre les discussions diplomatiques pour y parvenir.
Cette déclaration intervient alors que Vladimir Poutine a ordonné une trêve temporaire de trois jours, du 8 au 10 mai, à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie. Officiellement, cette trêve est entrée en vigueur dans la nuit de mercredi à jeudi. Mais sur le terrain, la situation reste tendue et confuse.
Une trêve de trois jours contestée et des accusations croisées
Malgré l’annonce du Kremlin, l’Ukraine accuse la Russie de poursuivre ses offensives sur l’ensemble de la ligne de front. Selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères, les forces russes auraient commis 734 violations du cessez-le-feu et lancé 63 tentatives d’assaut depuis minuit. Kiev qualifie la trêve russe de « farce » et affirme que les combats n’ont pas cessé, notamment dans les régions de Soumy, Kharkiv, Koursk, Koupiansk et Lyman.
De son côté, Moscou assure « respecter strictement » le cessez-le-feu, affirmant ne mener aucune frappe d’aviation, de missile, d’artillerie ou de drone, tout en se réservant le droit de répondre « symétriquement » à d’éventuelles attaques ukrainiennes. L’armée russe insiste sur le fait qu’elle ne fait que riposter aux violations constatées de la part de Kiev.
L’Ukraine favorable à un arrêt global, la Russie pose ses conditions
Face à l’inefficacité des trêves temporaires, l’Ukraine plaide pour un arrêt total et sans conditions des hostilités pendant 30 jours, préalable à toute négociation directe avec Moscou sur la fin de la guerre. Cette proposition, soutenue par les États-Unis et plusieurs partenaires européens, vise à créer un climat propice à des pourparlers de paix.
La Russie, en revanche, rejette l’idée d’un cessez-le-feu inconditionnel et exige des engagements concrets sur ses propres revendications avant d’accepter une suspension générale des combats. Cette divergence de vues bloque toute avancée diplomatique majeure, malgré les pressions internationales croissantes.
Une initiative internationale saluée mais fragile
La proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, acceptée par l’Ukraine dès le mois de mars lors de discussions à Djeddah, attend toujours une réponse claire du Kremlin. Les États-Unis ont conditionné la reprise de leur aide militaire à Kiev à l’acceptation de cette trêve par Moscou, tout en maintenant la pression sur Vladimir Poutine.
Les dirigeants européens, dont la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, ont exprimé leur soutien à cette initiative, y voyant une opportunité de relancer un processus de paix durable. Mais sur le terrain, l’absence de confiance entre les belligérants et la poursuite des affrontements rendent la perspective d’une trêve globale encore très incertaine.