Les élus de Canal+ ont appris ce vendredi, lors d’un Comité social et économique extraordinaire, l’annonce d’un plan social touchant notamment 150 postes liés à l’arrêt de la chaîne C8. Une décision qui suscite l’indignation de l’intersyndicale.
UN PLAN SOCIAL D’AMPLEUR CHEZ CANAL+
Canal+ a dévoilé ce vendredi un plan social prévoyant la suppression de 250 postes, dont 150 directement liés à l’arrêt de la chaîne C8 sur la TNT. Cette décision, présentée en Comité social et économique (CSE) extraordinaire, a été dénoncée par l’intersyndicale du groupe.
Selon un communiqué, cette restructuration affecterait des salariés en CDI, CDD, ainsi que des pigistes et intermittents. En parallèle, 100 postes supplémentaires au sein de l’Unité économique et sociale (UES) du groupe seraient également supprimés, bien que les détails restent flous.
« Nous sommes en total désaccord avec ces décisions. De plus, aucun argument économique ne justifie ce plan additionnel », a affirmé l’intersyndicale, exprimant sa consternation face à ces annonces.
LES CONSÉQUENCES DÉCISIVES DE L’ARRÊT DE C8
L’arrêt de la chaîne C8, qui interviendra en 2025, est une conséquence directe d’une décision prise en juillet dernier par l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). L’Arcom avait décidé de ne pas reconduire C8 dans son attribution de fréquences TNT pour des raisons non spécifiées publiquement.
Cette décision a entraîné une réorganisation stratégique de Canal+, qui a choisi de retirer également ses autres chaînes payantes (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète) de la TNT.
En outre, le groupe subit des pressions financières accrues, notamment avec une hausse de la taxe qu’il verse au Centre national du cinéma (CNC) et des incertitudes autour de son taux de TVA, un avantage fiscal lié à son statut de premier financeur du cinéma français.
LES SYNDICATS PRÊTS À RIPOSTER
L’intersyndicale de Canal+ exige un retour en arrière sur ces décisions qu’elle juge « injustifiées et pénalisantes ». Elle a annoncé se réserver la possibilité de contester ces mesures par des actions syndicales.
Pour les représentants syndicaux, ces suppressions de postes marquent une perte importante pour l’emploi dans le secteur audiovisuel, déjà fragilisé par une concurrence accrue et des changements réglementaires.
UNE SITUATION DÉLICATE POUR LE GROUPE CANAL+
Depuis plusieurs années, Canal+ fait face à un environnement complexe, avec la montée en puissance des plateformes de streaming et des évolutions fiscales jugées défavorables. L’arrêt de C8 et les nouvelles obligations financières renforcent les défis pour le groupe, qui doit redéfinir son positionnement sur le marché.