Donald Trump a estimé vendredi que les Européens ne seront pas utiles pour résoudre la guerre Iran-Israël. Le président américain privilégie un dialogue direct avec Téhéran.
Le ton est donné : pour Donald Trump, l’Europe n’a pas sa place dans la résolution du conflit entre l’Iran et Israël.
« L’Iran ne veut pas parler à l’Europe. Ils veulent nous parler à nous. L’Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet », a-t-il déclaré vendredi à son arrivée à Morristown dans le New Jersey.
Cette sortie cinglante du président américain fait suite aux discussions menées à Genève. Les ministres des Affaires étrangères du groupe E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) ont rencontré leur homologue iranien Abbas Araghchi.
Trump a durci le ton en précisant que le délai de deux semaines pour décider d’une intervention directe américaine en Iran était un « maximum ».
L’Europe peut-elle vraiment peser face à l’escalade militaire ?
La rencontre genevoise témoigne pourtant d’une volonté européenne de jouer les médiateurs. C’est la huitième journée de guerre ouverte entre les deux pays.
Les ministres français Jean-Noël Barrot, allemand Johann Wadephul, britannique David Lammy ont tenté de convaincre l’Iran. Ils étaient accompagnés de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.
Leur objectif : pousser Téhéran à poursuivre la voie diplomatique « sans attendre la fin du conflit ». L’enjeu porte sur l’épineuse question du programme nucléaire iranien.
Mais Téhéran maintient sa position ferme. L’Iran est prêt à « envisager » la diplomatie « une fois l’agression stoppée », selon Abbas Araghchi.
Cette conditionnalité illustre les limites historiques de la diplomatie européenne face aux crises du Moyen-Orient. L’influence américaine reste déterminante dans cette région.
Cette période de deux semaines permettrait aux États-Unis d’organiser une possible intervention militaire. Une trentaine d’avions-citernes ont été redéployés dans la région.
L’ordre a également été donné au porte-avions USS Nimitz de faire route vers le Moyen-Orient.
Le ministre français Jean-Noël Barrot reste optimiste. Il affirme que « seule la négociation peut nous permettre collectivement de résoudre ce problème de sécurité majeur pour Israël ».
Mais cette position européenne se heurte à la réalité géopolitique. Depuis le retrait américain de l’accord nucléaire de 2015, les Européens peinent à maintenir leur influence.
Les sanctions américaines et l’escalade militaire actuelle compliquent leur action diplomatique.
Pendant que l’Europe multiplie les initiatives diplomatiques, Israël annonce se préparer à une « campagne prolongée » contre l’Iran. Cette divergence illustre le fossé croissant entre les approches européenne et américano-israélienne de cette crise qui menace la stabilité régionale.