Après un rapport préoccupant de la Cour des comptes, Astrid Panosyan-Bouvet défend un allongement de la durée de travail pour assurer la viabilité du système de retraites et évoque l’éventualité d’une capitalisation partielle.
- Le gouvernement relance le débat sur l’âge de départ à la retraite.
- La ministre souligne une trajectoire financière inquiétante du système actuel.
- La capitalisation, longtemps jugée taboue, pourrait être mise sur la table.
Un système financier en difficulté
À la suite de la publication d’un rapport alarmant de la Cour des comptes, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a affirmé dimanche sur France Info que la question du travail prolongé était incontournable. Selon elle, il est impératif d’adapter le système aux réalités démographiques et économiques actuelles.
Le rapport, publié jeudi, servira de base aux négociations des partenaires sociaux pour une éventuelle révision de la réforme des retraites de 2023. Il met en avant une situation financière préoccupante, rendant insoutenable le modèle actuel s’il n’est pas rééquilibré.
Vers un âge légal encore plus élevé ?
La ministre n’a pas tranché sur un nouveau recul de l’âge de départ, actuellement fixé à 64 ans. Elle a toutefois insisté sur la nécessité d’étudier plusieurs options :
- Augmenter la durée de cotisation.
- Décaler encore l’âge légal.
- Limiter l’indexation des retraites par rapport à l’inflation.
Elle a cependant précisé que les partenaires sociaux avaient la main sur le débat et devaient proposer des solutions.
Un débat sur la capitalisation
Un autre sujet émerge dans cette discussion : l’intégration d’une dose de capitalisation dans le modèle actuel. La ministre regrette que cette approche, soutenue par la CPME, soit un sujet encore tabou dans les débats sociaux.
Selon elle, 15 millions de Français ont déjà recours à des dispositifs d’épargne retraite individuelle, ce qui démontre un intérêt pour ce modèle hybride.
Une évolution nécessaire
Pour justifier ces pistes de réforme, la ministre met en avant l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé. Selon les données de la Cour des comptes, depuis 2008, celle-ci a progressé de près de deux ans après 65 ans, aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Elle rappelle néanmoins la nécessité de prendre en compte les carrières pénibles, soulignant que certains métiers ne sont pas soutenables sur toute une vie.
Un second rapport attendu en avril devrait analyser l’impact des régimes de retraite sur l’emploi et la compétitivité.
Questions et réponses
📌 La réforme des retraites de 2023 est-elle remise en cause ?
Non, mais des ajustements pourraient être envisagés en raison de la situation financière préoccupante du système.
📌 Un nouvel âge de départ à la retraite est-il envisagé ?
Ce n’est pas encore décidé, mais l’option d’un nouveau report de l’âge légal fait partie des leviers envisagés.
📌 La capitalisation pourrait-elle être intégrée au système de retraites ?
C’est une hypothèse défendue par certaines organisations patronales et mentionnée par la ministre du Travail, mais elle reste un sujet sensible dans les discussions sociales.