Le ministre de l’Économie Antoine Armand a annoncé que l’État français, via Bpifrance, deviendra actionnaire d’Opella, la filiale de Sanofi qui commercialise notamment le Doliprane. Cette décision intervient alors que Sanofi finalise la cession de 50% d’Opella au fonds américain CD&R.
« Nous avons obtenu les garanties du maintien et du développement d’Opella en France », a déclaré Antoine Armand sur X. Le ministre assure que les exigences du gouvernement « sur l’emploi, la production et l’investissement seront respectées ».
Cette entrée de l’État au capital vise à s’assurer du respect des engagements pris. Sanofi avait annoncé le 11 octobre être en négociations exclusives avec CD&R pour lui céder la moitié d’Opella, sa division de santé grand public qui regroupe une centaine de marques vendues sans ordonnance.
Le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, a confirmé l’intérêt de la banque publique pour devenir coactionnaire d’Opella. Il a rappelé les investissements déjà réalisés par Bpifrance dans le secteur de la santé, notamment dans le chimiste Seqens qui construit une usine de paracétamol en Isère.
UN ENJEU STRATÉGIQUE POUR LA SOUVERAINETÉ SANITAIRE
Cette opération s’inscrit dans la stratégie de Sanofi de se recentrer sur les médicaments innovants et les vaccins. Mais elle soulève des inquiétudes quant au maintien de la production en France de médicaments essentiels comme le Doliprane.
L’entrée de l’État au capital d’Opella vise ainsi à préserver les intérêts stratégiques français dans le secteur pharmaceutique. Le gouvernement entend s’assurer que les engagements en termes d’emploi et de production sur le territoire national seront bien tenus.