Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a donné raison au préfet des Hauts-de-Seine qui réclamait le retrait du drapeau palestinien hissé sur l’hôtel de ville de Gennevilliers. L’élu communiste Patrice Leclerc dénonce un traitement inéquitable et annonce vouloir renouveler l’opération à la rentrée.
Dans une décision rendue ce vendredi 20 juin, la justice administrative a tranché en faveur de la préfecture dans le conflit qui l’oppose depuis une semaine au maire de Gennevilliers. L’édile communiste avait fait installer l’emblème palestinien sur sa mairie début juin, provoquant une demande de retrait immédiat de la part d’Alexandre Brugère, préfet des Hauts-de-Seine.
Face au refus catégorique de Patrice Leclerc, exprimé dans une correspondance détaillée adressée lundi dernier, le représentant de l’État a saisi en urgence le tribunal administratif de Cergy-Pontoise. L’audience s’est déroulée vendredi en début d’après-midi, aboutissant à une ordonnance contraignant la commune à procéder au démontage avant le carnaval prévu samedi matin.
Une polémique sur la neutralité des services publics
L’argumentaire préfectoral s’articule autour de deux griefs principaux : une violation du principe de neutralité des services publics et l’absence de délibération municipale préalable pour autoriser ce pavoisement. Le maire contestait cette interprétation en soulignant l’acceptation tacite du drapeau ukrainien sur de nombreux édifices publics et la présence du drapeau israélien à Nice depuis 2023 sans intervention judiciaire.
Cette différence de traitement nourrit l’amertume de l’élu francilien qui dénonce ouvertement un « deux poids, deux mesures » de la part des institutions. Il rappelle que Christian Estrosi, maire de Nice, a obtenu un simple courrier préfectoral lundi dernier sans procédure d’urgence, et s’est engagé à maintenir l’emblème israélien tant que persistent les prises d’otages à Gaza.
Déterminé à poursuivre son action, Patrice Leclerc prévoit de soumettre mercredi prochain une délibération au conseil municipal autorisant explicitement le pavoisement des drapeaux palestinien et ukrainien. Cette régularisation procédurale constitue selon lui une réponse aux exigences de contrôle de légalité soulevées par la préfecture.
L’élu annonce également son intention de renouveler l’opération en septembre si la situation à Nice demeure inchangée, laissant présager de nouveaux affrontements juridiques à la rentrée. Cette perspective pourrait toutefois évoluer suite au courrier préfectoral diffusé mercredi à l’ensemble des maires du département, réclamant l’abstention de tout pavoisement lié au conflit israélo-palestinien. La mairie d’Antony a d’ailleurs retiré son drapeau israélien dès réception de cette consigne.