Le Premier ministre promet de « retravailler le détail » du nouveau système de prise en charge après une semaine de protestations des chauffeurs. Les négociations reprennent dès mardi.
Un recul gouvernemental face à la colère du secteur
François Bayrou a cédé aux revendications des chauffeurs de taxi en annonçant samedi une révision de la controversée convention sur les transports de patients. Lors d’une réunion au ministère des Transports, le Premier ministre s’est engagé à « retravailler le détail » des nouvelles modalités de prise en charge par l’Assurance maladie.
Cette annonce intervient après une semaine de mobilisation des professionnels du taxi, qui dénoncent les impacts financiers du futur dispositif. « Nous sommes tombés d’accord pour dire qu’il fallait faire des économies. Mais nous allons retravailler dans les semaines qui viennent le détail des décisions », a précisé François Bayrou à l’issue des discussions.
Une nouvelle phase de négociations dès mardi
Les pourparlers entre le gouvernement et les représentants des taxis vont reprendre « dès mardi », selon l’engagement pris par le chef du gouvernement. Cette nouvelle étape de concertation vise à adapter les mesures contestées tout en préservant l’objectif d’économies budgétaires.
Le Premier ministre a reconnu la légitimité des inquiétudes professionnelles : « Je prends très au sérieux votre émotion. Il est nécessaire que l’on y réfléchisse ensemble ». Cette déclaration marque un changement de ton par rapport à la position initiale du gouvernement sur ce dossier sensible.
Un enjeu financier majeur pour les professionnels
La réforme initialement prévue pour le 1er octobre devait instaurer un forfait de 13 euros par l’Assurance maladie, complété par un tarif kilométrique. Ce système visait à limiter les retours à vide et les temps d’attente excessifs, particulièrement coûteux pour les finances publiques.
L’activité de transport sanitaire représente une source de revenus cruciale pour les taxis, notamment dans les zones rurales où cette mission constitue une part significative de leur chiffre d’affaires. Les dépenses publiques dans ce secteur ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards d’euros pour les taxis conventionnés.
Cette hausse de 45% depuis 2019 justifiait selon l’exécutif la nécessité d’une réorganisation du système de financement. La mobilisation des chauffeurs a cependant contraint le gouvernement à revoir sa stratégie et à rouvrir le dialogue avec la profession.