L’ancienne Première ministre défend le maintien des avantages accordés aux ex-chefs de gouvernement, notamment en matière de sécurité, face aux efforts d’économies demandés par l’exécutif.
Dans un contexte de recherche d’économies budgétaires, le gouvernement de Michel Barnier a récemment appelé les anciens ministres et Premiers ministres à réduire leurs dépenses prises en charge par l’État. Cependant, cette demande se heurte à l’opposition d’Élisabeth Borne, qui défend le maintien de ces avantages, en particulier concernant la sécurité.
La position d’Élisabeth Borne
Lors d’une intervention sur France 3, l’ancienne Première ministre a justifié sa position :
- Elle souligne que les principaux frais concernent « une voiture qui accompagne la protection et la sécurité assurée » aux anciens chefs de gouvernement.
- Elle estime qu’une « protection et une sécurité lui paraissent adaptées », compte tenu des réformes controversées qu’elle a menées, comme celles des retraites et de l’immigration.
- Dans une réponse cinglante à Michel Barnier, elle déclare : « Si Michel Barnier pense que je n’ai pas de problèmes de sécurité… ».
La demande de réduction des dépenses s’inscrit dans un effort plus large d’économies. Le gouvernement cherche à réaliser d’importantes économies pour le budget 2025. Les dépenses liées aux avantages des anciens Premiers ministres ont augmenté de 11% en 2023, atteignant 1,42 million d’euros. Le Premier ministre aurait demandé au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau de revoir la protection policière accordée aux anciens ministres et Premiers ministres.
La question de la sécurité des anciens responsables politiques soulève plusieurs points. Environ 40 anciens ministres bénéficieraient actuellement d’une protection policière. Le coût de cette protection est estimé à 23 000 euros par fonctionnaire de police affecté à cette tâche. La suppression de ces dispositifs permettrait d’économiser 4 millions d’euros par an et de réaffecter environ 70 policiers à d’autres missions.
Cette controverse met en lumière la difficulté de concilier les impératifs budgétaires avec la sécurité des anciens responsables politiques, dans un contexte où les réformes impopulaires peuvent engendrer des risques pour leur sécurité personnelle.