L’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit a provoqué une vive controverse en évoquant un « grand remplacement » à Mayotte et en appelant à freiner l’immigration sur l’archipel. Ses déclarations, faites lors d’une interview sur LCI le dimanche 5 janvier, ont suscité de vives réactions, notamment à gauche de l’échiquier politique.
Face à la crise que traverse Mayotte depuis le passage du cyclone Chido mi-décembre, Cohn-Bendit a jugé la situation de l’archipel « exceptionnelle » sur la question migratoire. Il a estimé qu’il était nécessaire de « freiner et rendre impossible cette immigration qui est là vraiment un grand bouleversement, un grand remplacement de la population ».
Une position controversée
L’ancien militant de Mai 68 a également affirmé que Mayotte « n’est pas la France » et qu’il ne fallait pas « confondre », bien que l’île soit un département français depuis 2009. Il a appelé à suivre les recommandations du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et de ses homologues des Outre-mer, Manuel Valls, et des Armées, Sébastien Lecornu, qui ont récemment plaidé pour une « fermeté migratoire » à Mayotte.
Réactions virulentes à gauche
Les propos de Cohn-Bendit ont provoqué l’indignation de plusieurs personnalités de gauche. La députée écologiste Sandrine Rousseau a tweeté « Honte à toi Dany », tandis que sa collègue Sarah Legrain a ironisé sur de futures « leçons sur la bonne façon de battre l’extrême droite ».
Le député LFI Arnaud Saint-Martin a quant à lui qualifié Cohn-Bendit de « boomer soixante-huitard en voie de radicalisation fasciste ». Ces réactions témoignent de la sensibilité du sujet et de la surprise provoquée par la position de l’ancien eurodéputé écologiste.
Contexte migratoire tendu à Mayotte
La situation migratoire à Mayotte est effectivement complexe. On estime à 123 000 le nombre d’étrangers installés dans le département français, majoritairement originaires des Comores voisines. Le passage récent du cyclone Chido n’a pas dissuadé les migrants, certains ayant même « profité » de l’arrêt temporaire des patrouilles pour tenter la traversée.
Cette polémique intervient dans un contexte où le gouvernement français cherche à renforcer sa politique migratoire à Mayotte, considérant que sans « fermeté migratoire », l’île serait « reconstruite sur du sable ».