Deux commissaires de l’Office anti-stupéfiants de Marseille ont été placés en garde à vue lundi dans une enquête sur 400 kg de cocaïne « disparus ». L’opération « Trident » de 2023 soupçonnée de graves dérives.
Deux commissaires dirigeant l’antenne marseillaise de l’Office anti-stupéfiants ont été interpellés lundi matin par l’IGPN. Cette « police des polices » les interroge dans le cadre de l’enquête « Trident » sur une livraison de cocaïne qui a mal tourné.
L’affaire remonte à février 2023, quand une cargaison de cocaïne colombienne arrive au port de Marseille. La surveillance prévoyait 180 à 200 kg de drogue, mais près de 400 kg sont finalement entrés sur le territoire français.
Les enquêteurs suspectent des échanges entre policiers et trafiquants portant sur au moins 360 kg de cocaïne cédés « en dehors de tout contrôle hiérarchique ». L’OFAST de Nanterre s’était même désengagé des opérations face aux anomalies constatées.
Quel contexte pour cette affaire explosive ?
Cette garde à vue intervient dans un contexte tendu pour la lutte antistupéfiants à Marseille, où 49 morts liés au narcotrafic ont été recensés en 2023. L’enquête révèle les failles d’un système censé protéger la société de ces trafics.
Trois policiers de l’OFAST marseillais ont déjà été mis en examen depuis avril 2024. La Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé a repris l’affaire en septembre dernier, élargissant les poursuites à la corruption et au blanchiment.