Victor Dixen signe un final magistral avec « Le Requiem des souvenirs »
L’auteur de Phobos clôt brillamment sa saga baroque Vampyria dans un tome 4 qui réconcilie enfin les cycles européen et américain. Une conclusion haletante qui transforme l’essai d’une uchronie vampirique ambitieuse.
Les 3 points essentiels :
- Une convergence réussie entre les personnages de Jeanne et des Desperados
- Un rythme effréné qui assume la densité du récit final
- L’aboutissement d’une construction narrative de six tomes magistralement orchestrée
L’auteur et son univers créatif
Victor Dixen confirme son statut de figure de proue de la fantasy française avec ce « Requiem des souvenirs ». Double lauréat du Grand Prix de l’Imaginaire, l’auteur franco-danois a bâti avec Vampyria un univers immersif qui dépasse largement le cadre du roman pour devenir une véritable saga transmédiatique. Comme il l’explique lui-même : « En tant que lecteur, je voudrais ne jamais sortir des histoires qui me font rêver et frissonner. C’est pourquoi, en tant qu’auteur, je bâtis VAMPYRIA comme un vaste univers immersif ».
Ce quatrième tome illustre parfaitement cette ambition : Robert Laffont propose d’ailleurs une édition collector « Grand Siècle » revêtue d’une toile de lin, accompagnée d’une nouvelle vampirique inédite. Un soin apporté à l’objet-livre qui témoigne de l’importance accordée à cette conclusion.
L’histoire qui nous captive
À Versailles, Diane de Gastefriche est la plus proche écuyère de Louis XIV, le Roy des Ténèbres. Elle se nomme en réalité Jeanne et elle sert la Fronde qui lutte secrètement contre le despote. Dans ce tome final, l’organisation rebelle lui demande une alliance inédite : s’unir aux six Desperados venus des Amériques pour une ultime tentative contre la tyrannie vampyrique.
L’intrigue s’articule autour de la quête du légendaire Masque de fer, double alchimique de Louis XIV capable de contrecarrer le sortilège qui a figé l’histoire voilà trois siècles. « Lorsque sonnera la dernière note du requiem des souvenirs, le Temps lui-même s’anéantira » : cette prophétie donne au récit une urgence dramatique saisissante.
Dixen nous embarque dans un voyage à travers son univers baroque, de Versailles aux territoires américains, en passant par tous les lieux emblématiques de sa Magna Vampyria. Le récit assume sa densité : six tomes de construction narrative convergent vers cette conclusion, et l’auteur ne lésine pas sur les retrouvailles et les révélations.
Une écriture qui séduit
Cette observation d’un lecteur sur Babelio résume parfaitement la maîtrise stylistique de l’auteur dans ce tome final.
Le style baroque de Victor Dixen trouve ici son aboutissement. L’auteur jongle avec les références historiques détournées, les codes de l’heroic fantasy et les ressorts du thriller politique. Comme le note une chroniqueuse : « Victor Dixen décide de ne pas centrer cet ultime tome en un lieu mais de faire voyager Jeanne, aux quatre coins de cet univers ».
Cette approche itinérante permet de revisiter tous les territoires de la saga tout en maintenant un rythme effréné. Certains lecteurs regrettent parfois que ce rythme trépidant ne laisse pas assez de place à l’approfondissement, mais c’est assumé : nous sommes dans un finale qui doit boucler de nombreux arcs narratifs.
Ce qui rend ce livre remarquable
« Le Requiem des souvenirs » réussit un pari audacieux : réconcilier deux cycles qui semblaient distincts. Victor Dixen offre une conclusion magistrale à sa grande saga de fantasy baroque. Il noue les fils du cycle européen et du cycle américain dans un final symphonique et uchronique qui résonnera longtemps dans la mémoire des lecteurs.
L’originalité de Vampyria réside dans sa capacité à dépoussiérer le mythe vampirique en l’inscrivant dans une uchronie historique cohérente. La série était initialement prévue pour douze tomes, et l’on sent effectivement que Dixen a dû condenser ses intentions narratives. Comme le souligne justement une lectrice : « on sent que la saga était prévue pour être plus longue et qu’elle a été raccourcie, ce qui donne un dernier tome très dense ».
Cette densité devient paradoxalement une force : le livre de 704 pages ne traîne jamais et multiplie les rebondissements jusqu’à la dernière page.
Notre verdict
Victor Dixen signe avec ce « Requiem des souvenirs » une conclusion digne de l’ambition de sa saga. Certes, le rythme effréné peut parfois bousculer, et l’on aurait aimé plus de développement sur certains passages, mais l’ensemble tient ses promesses. Comme l’exprime avec enthousiasme un lecteur : « Ce dernier tome de Vampyria est l’apothéose d’une saga magistrale, une fresque littéraire qui force l’admiration tant par son ambition que par sa maîtrise ».
L’auteur confirme son statut d’incontournable de la fantasy française et offre à ses lecteurs une fin satisfaisante à six tomes d’aventures baroques. Vampyria s’impose définitivement comme l’une des grandes sagas de l’imaginaire français contemporain.
Un final ambitieux qui honore la saga. À recommander aux lecteurs de fantasy baroque et d’uchronie vampirique.