L’ancien animateur de M6, condamné en février à douze mois de prison avec sursis pour violences conjugales, accuse le parquet de Paris d’avoir manipulé la procédure judiciaire. Ses avocats annoncent une assignation de l’État pour « dysfonctionnements de la justice ».
Les 4 informations essentielles :
- Stéphane Plaza organise une conférence de presse pour dénoncer un « scandale judiciaire » après sa condamnation pour violences conjugales
- Ses avocats accusent le parquet de Paris d’avoir produit un « faux en écriture publique » et annoncent une assignation de l’État
- L’enquête pour cyberharcèlement initiée par Plaza a été classée sans suite deux jours avant son procès pour violences
- Les conseils de l’animateur estiment que des éléments cruciaux n’ont pas été versés au dossier des violences
Une offensive judiciaire contre l’État
Stéphane Plaza a organisé ce jeudi 5 juin une conférence de presse pour proclamer son innocence et dénoncer ce qu’il qualifie de « scandale judiciaire ». L’ancien animateur vedette de M6, condamné en février dernier à un an de prison avec sursis pour violences conjugales, a annoncé son intention d’assigner l’État en responsabilité.
« Il est temps pour moi d’affirmer publiquement mon innocence », a déclaré Stéphane Plaza devant les journalistes. Selon lui, « le parquet de Paris a voulu me faire condamner en truquant le procès ». Cette sortie médiatique intervient quatre mois après sa condamnation par le tribunal correctionnel de Paris pour des violences sur une ancienne compagne.
Des accusations graves contre le parquet
Me Julien Roelens, l’un des avocats de Stéphane Plaza, accuse formellement le parquet de Paris d’avoir « produit un faux en écriture publique ». Cette infraction, punie de quinze ans de réclusion selon le code pénal, constituerait selon lui le cœur du « scandale judiciaire » dénoncé par son client.
L’avocat affirme que ces manœuvres auraient directement influencé l’issue du procès : « On est certains que M. Plaza n’aurait pas été condamné pour les faits de violence. Il a eu la moitié de son dossier qui a été jugée. »
Le dossier cyberharcèlement au cœur de la polémique
L’affaire trouve ses origines en juin 2023, lorsque Stéphane Plaza dépose plainte pour harcèlement et cyberharcèlement. Selon Me Julien Roelens, cette campagne de messages faisait référence aux infidélités de l’animateur. Trois mois plus tard, Mediapart révélait les accusations de violences portées par trois anciennes compagnes.
Une chronologie troublante selon la défense
Me Antonin Gravelin-Rodriguez, second avocat de Stéphane Plaza, dénonce une gestion suspecte de l’enquête pour cyberharcèlement. Selon lui, le procureur aurait demandé la suspension de cette enquête en janvier 2024, alors que les réquisitions à Instagram avaient déjà révélé des éléments compromettants.
Ces investigations auraient montré que l’une des plaignantes pour violences était l’autrice de messages de cyberharcèlement, information qui n’aurait jamais été versée au dossier concernant les violences physiques. Lorsque l’enquête pour cyberharcèlement a été relancée un mois plus tard, cette même plaignante aurait reconnu être à l’origine de « cinq ou six comptes » ayant adressé des messages aux proches de Stéphane Plaza.
Un classement sans suite controversé
L’enquête pour harcèlement et cyberharcèlement s’achève en octobre 2024 par un classement sans suite, officiellement pour « auteur de l’infraction inconnu ». Cette décision intervient le 7 janvier 2025, soit deux jours seulement avant le procès de Stéphane Plaza pour violences conjugales.
Selon nos informations, les enquêteurs n’ont pas réussi à identifier formellement les propriétaires des comptes à l’origine du cyberharcèlement. Les anciennes compagnes avaient partiellement reconnu certains faits : l’une admettait avoir utilisé le compte Instagram de son frère pour consulter celui de Stéphane Plaza, l’autre reconnaissait avoir créé « deux faux profils » et envoyé quelques messages.
« Le parquet a totalement déraillé »
Me Julien Roelens ne mâche pas ses mots : « Le parquet a totalement déraillé. » Il estime que le classement sans suite de l’enquête cyberharcèlement a « trompé le tribunal » lors du procès pour violences, privant la défense d’éléments essentiels.
« On ne peut pas simplement se contenter d’aller en appel pour rejouer la partie », explique l’avocat. « On doit aller chercher la responsabilité du parquet. » Cette stratégie judiciaire vise à obtenir la reconnaissance des « dysfonctionnements de la justice » dénoncés par Stéphane Plaza.
Un combat pour la vérité selon l’animateur
Stéphane Plaza a réaffirmé sa détermination : « Je n’ai jamais commis de violences volontaires sur quiconque. Et encore moins sur mes anciennes compagnes. » L’ancien animateur accuse le parquet de Paris d’avoir voulu « s’offrir un coup de communication en détruisant ma vie ».
« Je suis innocent et je me battrai jusqu’au bout jusqu’à ce que la vérité soit reconnue », a-t-il conclu, promettant de poursuivre son combat judiciaire malgré sa condamnation en première instance.
L’assignation de l’État annoncée par ses avocats constitue une démarche rare dans le paysage judiciaire français, témoignant de la gravité des accusations portées contre l’institution judiciaire par l’ancien animateur de M6 et ses conseils.
Sources : Informations judiciaires, Procédures pénales, Droits de la défense, Médias et justice, Violences conjugales