Dans un contexte de tensions sociales et de fermeture de la Tour Eiffel due à une grève, Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris et ministre de la Culture, a lancé une proposition inattendue à Anne Hidalgo, maire de Paris. Dati a suggéré d’entamer une procédure de classement de la Tour Eiffel aux monuments historiques, un statut supérieur à celui qu’elle détient actuellement. Cette démarche, selon Dati, permettrait une intervention plus directe de l’État dans l’entretien du monument, soulignant l’étonnement face à l’inaction de Hidalgo sur cette question.
Actuellement, la Tour Eiffel est inscrite aux monuments historiques depuis 1964 et au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991, mais elle n’a pas atteint le statut de « classé », qui offrirait davantage de protection et de soutien. Dati a exprimé sa volonté de recevoir une demande de classement pour agir rapidement, mettant en avant l’importance d’un contrôle scientifique et technique de l’État sur le monument.
La proposition de Dati survient alors que la Tour Eiffel et la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (Sete) sont au cœur d’une crise sociale marquée par un mouvement de grève qui a débuté lundi. Les employés critiquent la gestion financière de la Tour par la Ville de Paris et son modèle économique, qu’ils jugent « intenable ». Le délégué syndical de la CGT, Denis Vavassori, a notamment pointé du doigt l’état de délabrement de la structure, mentionnant des traces de rouille jamais observées auparavant par les salariés les plus anciens.
La question soulevée par Dati quant à la responsabilité du classement de la Tour Eiffel interpelle également. Selon le site du ministère de la Culture, une demande de protection peut émaner de diverses parties, y compris du propriétaire du bien, des services de l’État ou même de la ministre de la Culture elle-même. Ce point soulève des interrogations sur la raison pour laquelle Dati insiste pour que Hidalgo prenne l’initiative, alors que la procédure pourrait également être lancée par les services de l’État.
Cette proposition pourrait marquer une étape importante pour la préservation de la Tour Eiffel, emblème de la France et attraction touristique majeure, tout en soulignant les défis de gestion et de conservation des monuments historiques dans un contexte urbain complexe.