Les tensions s’accentuent entre les agriculteurs et les autorités à Agen, suite à l’expulsion de manifestants qui occupaient la préfecture. Cette action ravive la frustration du monde agricole, qui réclame des mesures concrètes pour sauver leur profession.
La situation s’est envenimée mardi soir à Agen, lorsque plusieurs dizaines d’agriculteurs ont été expulsés de la préfecture qu’ils occupaient. Ces derniers refusaient de quitter les lieux sans avoir obtenu des engagements écrits de la part du ministère de l’Agriculture.
UNE EXPULSION QUI ATTISE LA COLÈRE
José Perez, co-président de la Coordination Rurale 47, a vivement dénoncé cette expulsion : « On répète les choses des milliers de fois et on n’est jamais entendu, on n’est jamais écouté. C’est insupportable. » Visiblement ému, il a ajouté : « Ce soir, on avait dit qu’on ne partirait pas tant qu’on n’aura pas de réponse. Et la seule réponse qu’on a eue, c’est celle-là : on nous a pris et on nous a sortis. C’est honteux. »
DES REVENDICATIONS QUI RESTENT LETTRE MORTE
Les agriculteurs expriment leur exaspération face à ce qu’ils perçoivent comme une absence de réponses concrètes à leurs problèmes. « On veut juste travailler et vivre de notre métier », a souligné José Perez, appelant à « une réglementation respectable ».Lionel Candelon, président de la Coordination Rurale du Gers, a pointé du doigt les importations massives ne respectant pas les normes françaises comme l’un des principaux problèmes de l’agriculture nationale.
UN MOUVEMENT QUI S’INSCRIT DANS LA DURÉE
Loin de s’essouffler, le mouvement de contestation semble prendre de l’ampleur. Lionel Candelon a annoncé la poursuite des actions : « On va revenir tous les jours, toutes les semaines, pour chaque interlocuteur qui ne comprend pas qu’il faut sauver l’agriculture française. »Cette détermination reflète le sentiment d’urgence ressenti par de nombreux agriculteurs, qui estiment que leur profession est en danger et que les mesures actuelles sont insuffisantes pour garantir leur avenir.
UN DIALOGUE DE SOURDS
Les représentants agricoles dénoncent un manque de communication efficace avec les autorités. Une représentante de la Coordination rurale a souligné : « Ça fait X rendez-vous qu’on a à la préfecture, X fois qu’on fait remonter nos revendications. Courriers après courriers, appels après appels, il n’y a jamais de retour positif pour notre profession. »Cette expulsion risque d’accentuer le fossé entre les agriculteurs et les pouvoirs publics, alors que le secteur agricole traverse une période de crise profonde. La recherche d’un dialogue constructif et de solutions durables semble plus que jamais nécessaire pour apaiser les tensions et répondre aux défis de l’agriculture française.