Plus de 10 000 foyers privés de fibre, téléphone et télévision dans l’Oise après une nouvelle série de sabotages nocturnes. Le sud-est du département paie le prix fort de la criminalité ciblant les câbles télécoms, de plus en plus lucrative.
Que s’est-il passé dans l’Oise dans la nuit du 22 au 23 mai ?
Deux communes, deux attaques coordonnées
Jonquières et Gilocourt, deux paisibles localités du sud-est de l’Oise, ont vu leurs infrastructures numériques prises pour cible. Dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 mai, un double acte de vandalisme a frappé les réseaux télécoms : la fibre optique sectionnée à Jonquières, le cuivre arraché à Gilocourt.
Résultat ? Plus de 10 000 foyers et entreprises du secteur du Pays de Valois se sont réveillés déconnectés, sans Internet, ni téléphone fixe, ni télévision. À Crépy-en-Valois notamment, c’est tout un territoire qui a sombré dans le silence numérique.
Quel est l’impact de cette coupure sur les habitants et l’économie locale ?
Un isolement numérique brutal
Le réveil a été rude. Plus d’appels possibles, ni depuis une ligne fixe ni via le mobile, Internet aux abonnés absents, écrans de télévision noirs. Commerçants dans l’embarras, salariés en télétravail à l’arrêt, services publics désorganisés… Même les urgences, qui s’appuient sur le réseau pour coordonner certaines interventions, ont vu leur efficacité entravée.
Un scénario qui se répète
Et ce n’est malheureusement pas un cas isolé. La région connaît une recrudescence inquiétante de ces sabotages. En cause ? Le vol de cuivre, redevenu un « business » très rentable à cause de la flambée des prix sur le marché noir.
Pourquoi l’Oise est-elle devenue l’épicentre de ce phénomène ?
Un territoire sous haute tension
Depuis le début de l’année, l’Oise recense déjà une quarantaine de vols de câbles. Rochy-Condé, Choisy-au-Bac, forêt de Compiègne… Les exemples s’accumulent. À chaque fois, des kilomètres de câbles sont arrachés, brûlés sur place pour en extraire le cuivre, provoquant au passage des dégâts environnementaux.
Ce qui attire les malfaiteurs ? La rentabilité. Le cuivre se revend cher. Et les réseaux anciens, en cuivre justement, sont encore très présents dans ces zones rurales, moins bien couvertes par la fibre optique.
Quels moyens pour éviter une nouvelle coupure dans l’Oise ?
La fibre comme rempart à long terme
Du côté des opérateurs, la parade est claire : généraliser la fibre optique. Cette technologie, faite de verre, est sans valeur marchande pour les voleurs. Mais cette transition prend du temps. Des mois, voire des années dans certaines communes, et des millions d’euros d’investissement.
Des solutions d’urgence temporaires
En attendant, les habitants n’ont d’autre choix que d’utiliser des solutions de secours : partage de connexion via mobile, box 4G… Mais en zone rurale, là où le réseau mobile est capricieux, ces alternatives restent bancales.
Comment réagissent les acteurs locaux face à cette insécurité numérique ?
Mobilisation immédiate mais réparations longues
Les techniciens d’Orange se sont immédiatement attelés à la tâche. Les réparations ont démarré dès l’aube, mais l’ampleur des dégâts complique tout. Diagnostiquer, sécuriser, remplacer les câbles, tester les lignes : c’est un chantier de précision.
Le retour à la normale pourrait prendre plusieurs jours, voire semaines. Une situation insoutenable pour des usagers de plus en plus dépendants d’un numérique omniprésent dans leur quotidien.
Des plaintes et des actions concertées
Les opérateurs, lassés par la répétition des actes de vandalisme, multiplient les signalements auprès des autorités. L’État, les collectivités, les forces de l’ordre et les opérateurs sont appelés à renforcer leur coordination pour enrayer cette spirale.
Vers une prise de conscience collective sur la sécurité numérique ?
Un enjeu de cohésion territoriale
Au-delà des câbles sectionnés, c’est tout un mode de vie qui est remis en question. Ces coupures brutales rappellent la fragilité de nos infrastructures et la nécessité de sécuriser les réseaux sur tout le territoire, y compris dans les zones moins denses.
Ce nouvel incident dans l’Oise agit comme un électrochoc : il est urgent d’accélérer la bascule vers des infrastructures plus résilientes et de doter les territoires d’un plan de cybersécurité digne de ce nom.