Une loi datant de 1907 criminalisant l’infidélité conjugale vient d’être abrogée dans l’État de New York, marquant la fin d’une époque où l’adultère était considéré comme un délit passible de prison.
La gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, a signé vendredi 22 novembre 2024 un projet de loi abrogeant une législation vieille de 117 ans qui faisait de l’adultère un délit passible de jusqu’à 90 jours d’emprisonnement. Cette décision marque un tournant significatif dans l’approche légale des relations conjugales dans cet État américain.
Une loi désuète et rarement appliquée
Depuis 1907, l’adultère était défini dans le code pénal de l’État de New York comme le fait pour une personne d’avoir « des rapports sexuels avec une autre personne alors qu’elle a un conjoint vivant, ou que l’autre personne a un conjoint vivant ». Cependant, cette loi était devenue obsolète et son application était extrêmement rare.
Selon Charles Lavine, élu ayant parrainé le projet de loi d’abrogation, seule une douzaine de personnes ont été inculpées en vertu de cette loi depuis les années 1970, et seulement cinq cas ont abouti à des condamnations. La dernière accusation connue remonte à 2010, concernant une femme surprise lors d’un acte sexuel dans un parc public, mais les charges ont été abandonnées dans le cadre d’un accord de plaidoyer.
Kathy Hochul a souligné l’ironie de sa situation personnelle en signant cette loi : « J’ai eu la chance de partager une vie conjugale pleine d’amour avec mon mari pendant 40 ans, ce qui rend quelque peu ironique pour moi de signer un projet de loi dépénalisant l’adultère ». Elle a néanmoins insisté sur la nécessité de retirer cette « loi ridicule et dépassée » des textes, reconnaissant la complexité des relations humaines.
Cette abrogation s’inscrit dans une tendance plus large aux États-Unis, où plusieurs États ont récemment supprimé leurs lois criminalisant l’adultère. New York devient ainsi le cinquième État depuis 2015 à abroger une telle législation.