Une solution technologique française transforme radicalement le quotidien des enseignants en réduisant de plusieurs heures à quelques minutes le temps consacré aux corrections. Selon les données d’Examino, cette innovation connaît un essor spectaculaire avec une hausse de 70% des inscriptions entre mai et juin 2025, particulièrement sollicitée durant les périodes d’examens du bac et du brevet.
Dans un contexte où la charge de travail des enseignants ne cesse de s’intensifier, la startup française Examino propose une révolution dans l’approche traditionnelle de l’évaluation scolaire. Développée depuis un an et commercialisée publiquement en octobre 2024, cette plateforme exploite les capacités de l’intelligence artificielle pour transformer une tâche chronophage en processus ultra-rapide.
L’innovation majeure réside dans la capacité du système à analyser automatiquement les productions d’élèves, qu’elles soient manuscrites ou numériques. Les professeurs peuvent scanner directement leurs copies physiques via smartphone ou télécharger des versions PDF, éliminant ainsi la contrainte de ressaisie manuelle. Cette flexibilité technique s’accompagne d’une personnalisation poussée permettant aux correcteurs de définir précisément leurs critères d’évaluation : qualité de l’introduction, pertinence des références citées, présence d’éléments graphiques ou respect du barème préétabli.
L’algorithme génère ensuite une notation indicative accompagnée de commentaires synthétiques, tout en préservant l’autorité pédagogique finale de l’enseignant. Cette approche hybride garantit que la technologie reste un assistant plutôt qu’un substitut, permettant aux professeurs de conserver leur expertise tout en bénéficiant d’un gain de temps considérable. Les fonctionnalités s’étendent également au suivi longitudinal des performances étudiantes et à l’analyse statistique des résultats par classe.
Avec 10 000 copies traitées hebdomadairement et des tarifs d’abonnement s’échelonnant de 5,90 à 14,90 euros mensuels, Examino ambitionne de multiplier par trente sa base d’utilisateurs d’ici 2028, visant 30 000 inscrits. L’entreprise projette parallèlement son expansion européenne avec des adaptations linguistiques adaptées aux spécificités éducatives locales.
Néanmoins, cette digitalisation de l’évaluation suscite des interrogations légitimes concernant l’éthique pédagogique. Selon France 3 Grand Est, les organisations syndicales préconisent un usage « ponctuel » de ces technologies, tandis que le ministère de l’Éducation nationale souligne la nécessité d’une « plus-value pédagogique » sans substitution du jugement professoral. Examino affirme respecter scrupuleusement le RGPD européen et s’engage formellement à ne pas exploiter les données pédagogiques pour l’entraînement algorithmique ou la commercialisation. L’entreprise négocie actuellement avec les institutions éducatives pour officialiser son intégration dans l’écosystème scolaire français.