Un rapport sénatorial accablant pointe du doigt la gestion du déficit public par les gouvernements Borne et Attal, mettant en cause Bruno Le Maire, Gabriel Attal, Elisabeth Borne et Emmanuel Macron.
Une dégradation alarmante des finances publiques
La mission d’information du Sénat sur le dérapage du déficit public a rendu ses conclusions, dressant un constat sans appel sur la gestion budgétaire des précédents gouvernements. Alors que le déficit était initialement prévu à 4,4% du PIB pour 2024, il devrait finalement atteindre 6,1%, soit un dérapage d’environ 50 milliards d’euros en quelques mois
Le rapport pointe une « irresponsabilité budgétaire assumée » et un « double discours » des ministres, notamment Bruno Le Maire et Thomas Cazenave. Selon les sénateurs, le gouvernement connaissait l’état critique des finances publiques dès décembre 2023 mais n’a pas réagi de manière adéquate
Des responsabilités partagées au plus haut niveau de l’État
Le rapport met en cause plusieurs hauts responsables :
- Bruno Le Maire et Thomas Cazenave sont accusés d’avoir tenu un « double discours » entre leurs alertes internes et leurs déclarations publiques rassurantes.
- Elisabeth Borne est critiquée pour son inaction face aux alertes de Bercy en décembre 20231.
- Gabriel Attal est pointé du doigt pour avoir refusé de présenter un projet de loi de finances rectificative (PLFR) au printemps 2024.
- Emmanuel Macron est jugé responsable d’avoir repoussé les difficultés budgétaires, notamment avec la dissolution de l’Assemblée nationale.
Une gestion budgétaire contestée
Les sénateurs dénoncent plusieurs manquements :
- L’absence de mesures d’ajustement en décembre 2023 malgré les alertes.
- Le refus de présenter un PLFR au printemps 2024, seul outil à la hauteur des enjeux selon le rapport.
- Des « calculs à courte vue » liés aux élections européennes et au risque de censure.
Des explications rejetées par les anciens ministres
Face à ces accusations, les anciens membres du gouvernement se défendent :
- Bruno Le Maire réfute toute « faute » ou « dissimulation », justifiant la situation par les soutiens massifs durant la crise sanitaire et l’inflation.
- Gabriel Attal dénonce un « procès politique et médiatique scandaleux ».
- Elisabeth Borne reconnaît avoir été alertée en décembre 2023, mais sans connaître l’ampleur du dérapage.
Un contexte politique tendu
Ce rapport intervient dans un contexte budgétaire délicat pour le gouvernement Barnier, menacé de censure à l’Assemblée nationale. Il met également en lumière les tensions au sein du « socle commun » gouvernemental, la droite cherchant à se démarquer de l’ex-majorité macroniste.