La cour d’appel de Paris a rendu son verdict ce 18 décembre 2024, condamnant la webtélé de gauche Le Média à verser environ 60 000 euros à son ancienne directrice de la rédaction, Aude Lancelin. Cette décision marque un revirement significatif par rapport au jugement initial du conseil des prud’hommes en 2021.
La journaliste a qualifié cette décision de « grande victoire » à l’AFP, soulignant qu’elle démontre « l’inanité de tous les motifs inventés » par son ancien employeur. La cour d’appel a en effet conclu à la « nullité » du licenciement, jugeant que les raisons invoquées par Le Média étaient illicites.
Le conflit remonte à avril 2019, lorsqu’Aude Lancelin avait quitté avec fracas la présidence du Média, dénonçant un « putsch » au sein de la webtélé. Suite à une tentative de conciliation infructueuse, Le Média l’avait licenciée pour « faute lourde » le 17 juin 2019.
Un jugement en faveur de la liberté d’expression
La cour a estimé que les prises de position d’Aude Lancelin, tant en interne que sur les réseaux sociaux, relevaient de sa « liberté d’expression » et ne constituaient pas un abus. Par conséquent, ces actions ne pouvaient justifier un licenciement pour faute lourde.
Le Média face à son passé
Le directoire du Média a exprimé sa « surprise » face à cette décision. Il a souligné que les faits remontent à une période où la structure n’avait « pas pris sa forme actuelle de coopérative » disposant de « nombreux contre-pouvoirs ». Le Média affirme aujourd’hui se trouver dans un « processus de développement paisible ».
Cette affaire met en lumière les tensions qui ont marqué l’histoire récente du Média et soulève des questions sur l’évolution de sa gouvernance depuis 2019. Elle rappelle également l’importance de la protection des droits des journalistes et de la liberté d’expression dans le monde des médias.