Le gouvernement Trump lance un programme d’auto-expulsion offrant jusqu’à 1 000 dollars aux migrants sans-papiers qui acceptent de rentrer volontairement dans leur pays.
Pourquoi Donald Trump veut-il payer les clandestins pour partir ?
L’administration américaine dirigée par Donald Trump a lancé un nouveau dispositif visant à réduire le nombre d’immigrés en situation irrégulière sur le sol américain. L’initiative, mise en œuvre par le ministère de la Sécurité intérieure (DHS), prévoit une aide financière de 1 000 dollars, versée uniquement après le retour effectif du migrant dans son pays d’origine.
Ce plan d’auto-expulsion volontaire inclut également la prise en charge des frais de transport, à condition que les démarches soient effectuées via l’application mobile officielle CBP Home. Cette application permet aux candidats au départ de notifier leur décision directement aux autorités migratoires.
Objectif : réduire les coûts des expulsions forcées
Le gouvernement justifie cette mesure par des raisons budgétaires. Selon le DHS, le coût moyen d’une expulsion classique s’élève à 17 121 dollars par personne, en raison des frais liés à l’arrestation, la détention et le rapatriement. En comparaison, le programme d’auto-expulsion représente une économie de près de 70 % pour les finances publiques.
Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, a présenté ce plan comme étant « plus sûr, plus rapide et moins coûteux » pour les migrants comme pour les forces de l’ordre. L’exécutif espère ainsi désengorger les centres de rétention tout en poursuivant une politique migratoire stricte, marque de fabrique de Donald Trump.
Une politique migratoire toujours plus offensive
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump a intensifié sa lutte contre l’immigration illégale, qu’il qualifie d’« invasion ». Plusieurs expulsions médiatisées ont déjà été organisées, en particulier vers les pays d’Amérique centrale, comme le Salvador ou le Honduras.
Le programme d’auto-expulsion s’inscrit dans cette logique de fermeté, tout en offrant aux migrants une alternative qui pourrait, selon les autorités, limiter les risques d’arrestation avant le départ. Le DHS évoque également la possibilité que cette démarche volontaire puisse faciliter un retour légal futur, bien que cette perspective reste floue et sujette à conditions.
Des incertitudes et critiques sur le terrain
Un premier cas a déjà été enregistré : un migrant originaire du Honduras a accepté l’offre et a pu retourner dans son pays avec le soutien du dispositif. Toutefois, plusieurs experts en droit migratoire alertent sur les risques potentiels. En effet, les personnes optant pour cette solution pourraient perdre toute chance de régularisation ou de recours légal ultérieur aux États-Unis.
En parallèle, les associations de défense des droits des migrants dénoncent une pression déguisée sur des populations souvent vulnérables, incitées à renoncer à leurs droits en échange d’une aide financière immédiate.
Éléments clés du programme d’auto-expulsion
Critères | Détails |
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Montant proposé | 1 000 dollars, versés après le retour dans le pays d’origine |
Frais de transport | Pris en charge par l’État américain |
Application à utiliser | CBP Home, pour déclarer son départ |
Objectif officiel | Réduction des coûts d’expulsion forcée |
Économies estimées | Jusqu’à 70 % par rapport à une expulsion classique |
Public cible | Migrants en situation irrégulière présents aux États-Unis |
Risques identifiés par des experts | Perte possible de droits légaux ou de régularisation future |