Une enquête révèle une forte érosion de la confiance dans le projet politique d’Emmanuel Macron à moins de deux ans de la présidentielle de 2027. Les citoyens expriment des doutes majeurs sur la pérennité du mouvement.
Les 3 informations clés à retenir :
- Huit Français sur dix estiment que le macronisme ne survivra pas après l’élection présidentielle de 2027
- Plus de 80% des sondés considèrent le projet politique d’Emmanuel Macron comme un échec depuis 2017
- Aucun successeur ne se détache clairement dans le camp présidentiel avec Gabriel Attal en tête à seulement 45%
Une défiance marquée envers le projet macroniste
L’enquête Odoxa-Backbone Consulting publiée par Le Figaro le 30 mai dessine un tableau préoccupant pour l’avenir du macronisme. 82% des Français jugent que le projet politique porté par Emmanuel Macron depuis 2017 constitue un échec.
Cette perception négative touche même les anciens soutiens du président. Parmi les électeurs ayant voté pour Emmanuel Macron au premier tour en 2017 ou 2022, 63% partagent désormais ce sentiment d’échec. La désaffection apparaît particulièrement marquée puisque seuls 17% de ces anciens électeurs envisageraient de voter à nouveau pour lui s’il pouvait se représenter.

Un mouvement en quête d’identité politique
L’étude révèle également une fragilité conceptuelle du macronisme. 59% des Français ne le considèrent pas comme un véritable courant de pensée politique. Cette perception interroge sur la capacité du mouvement à s’inscrire durablement dans le paysage politique français au-delà de la figure de son fondateur.
La comparaison entre 2017-2022 et aujourd’hui illustre cette érosion : si 37% des sondés déclarent avoir voté pour Emmanuel Macron au premier tour lors des deux dernières présidentielles, ils ne sont plus que 26% à croire en la pérennité de son mouvement politique.
L’épineuse question de la succession
Absence de dauphin naturel
Le défi de la transmission politique se révèle complexe pour la macronie. L’enquête fait apparaître une dispersion des préférences sans qu’aucune personnalité ne s’impose véritablement comme héritier naturel.
Gabriel Attal arrive en tête des potentiels successeurs avec 45% des suffrages, suivi d’Élisabeth Borne (35%). Ces deux figures, issues de l’aile gauche du mouvement, devancent Édouard Philippe (31%), Gérald Darmanin (27%) et Yaël Braun-Pivet (22%).

Une recomposition politique en perspective
Ces résultats suggèrent une probable recomposition du centre politique français d’ici 2027. L’absence de consensus autour d’un successeur pourrait conduire à un éclatement du mouvement ou à son absorption par d’autres formations politiques.
Seuls les sympathisants Renaissance maintiennent une fidélité relative au projet macroniste, 70% d’entre eux envisageant de voter à nouveau pour Emmanuel Macron en cas de candidature possible.
L’enquête a été réalisée les 28 et 29 mai 2025 auprès de 1.005 Français représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus, avec une marge d’erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points.
Ces données témoignent des défis considérables qui attendent le mouvement présidentiel pour maintenir sa cohésion et son influence dans la perspective de l’échéance électorale de 2027.
