L’émission culte revient sur France 2 le 3 juillet, mais l’absence des vachettes et l’introduction de la mascotte Topa suscitent des réactions contrastées. Entre boycotts de villes et critiques de figures emblématiques, le grand retour s’annonce houleux.
Les 4 informations essentielles :
- Jean-Pierre Foucault et Philippe Corti critiquent ouvertement la nouvelle version sans vachettes, estimant que ce n’est plus Intervilles
- Des villes du Sud-Ouest comme Dax, Mont-de-Marsan et Bayonne boycottent l’émission par fidélité aux traditions taurines
- La mascotte Topa, dessinée par Zep, divise les internautes entre enthousiasme et scepticisme sur les réseaux sociaux
- Nagui maintient sa position sur le bien-être animal malgré les polémiques, justifiant l’absence d’animaux vivants
Des figures emblématiques expriment leur mécontentement
Le retour d’Intervilles prévu pour juillet 2025 ne fait pas l’unanimité parmi les anciens de l’émission. Jean-Pierre Foucault, qui a présenté le programme entre 1995 et 1999, s’est montré particulièrement critique : « Intervilles sans les vachettes, je n’aime pas du tout. Ce n’est plus Intervilles ». L’animateur de Miss France déplore également l’évolution des mentalités : « Aujourd’hui, on ne peut plus rien faire, on ne peut plus rien dire sans être taxé de tous les péchés de la terre ».
Philippe Corti, ancien DJ emblématique de l’émission entre 2005 et 2008, a également décliné l’invitation de Nagui pour cette nouvelle version. Interrogé par Midi Libre, il a déclaré : « Non, sans vachette, c’est non ! Sinon on devrait faire les J.O. de natation sans l’eau dans la piscine, sur le béton ! » Plus virulent encore, il a qualifié Nagui de « woke », estimant que cette décision relevait de « la bien-pensance ».
Cette confrontation a d’ailleurs donné lieu à un échange en direct sur France 5 dans « C l’hebdo », où Nagui a appelé Philippe Corti : « Bonjour, c’est monsieur Nagui, c’est le woke ». Les deux hommes se sont finalement expliqués, même si les divergences de fond persistent.
Le Sud-Ouest fait de la résistance
L’opposition la plus organisée vient des villes du Sud-Ouest, berceau des traditions taurines. Dax, Mont-de-Marsan et Bayonne ont annoncé leur refus catégorique de participer à cette nouvelle version. Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan, a été particulièrement virulent : « Intervilles sans vachettes, ce n’est pas Intervilles. C’est autre chose, c’est une kermesse ».
Pour ces élus locaux, les vachettes représentent « l’élément constitutif, le sel de ce divertissement ». Yves Ugalde, maire adjoint à la culture de Bayonne, estime que « la télévision veut réveiller une émission culte sans en assumer du tout sa substantifique moelle ».
Teddy Labat, responsable d’un élevage familial qui fournissait les vachettes, regrette cette décision : « Les vaches, c’est la seule chose qui ne peut pas être calculée par l’homme. C’est imprévisible et spectaculaire ».

Topa, la mascotte qui divise
Pour remplacer les vachettes, la production a dévoilé Topa, une mascotte dessinée par Zep, le créateur de Titeuf. Son apparence s’inspire de « La vache qui rit » avec « de grands yeux ronds et une mèche blonde rebelle lui tombant sur le naseau ».
Les réactions sur les réseaux sociaux sont mitigées. Si certains internautes se montrent enthousiastes avec des commentaires comme « Magnifique » ou « Bienvenue Topa, hâte de te voir œuvrer dans Intervilles », d’autres expriment leur scepticisme : « Ridicule » ou encore « Excusez-moi d’exprimer mon ressenti, qui est très négatif, mais nous ne sommes pourtant pas le 1er avril ?! »
Une polémique a même éclaté après la révélation de la mascotte, certains jugeant ce choix « gênant » tandis que d’autres le trouvent « ridicule ». Un internaute a même interrogé la production pour savoir s’il s’agissait d’une « caméra cachée ».
Nagui campe sur ses positions
Face aux critiques, Nagui reste ferme sur ses convictions. Invité dans « C l’hebdo », il a répondu au maire de Mont-de-Marsan : « Je n’ai aucun doute sur le fait que les vaches landaises soient heureuses en liberté. C’est pour ça que je voudrais qu’elles restent heureuses en liberté ».
L’animateur justifie sa décision par des considérations de bien-être animal : « Il n’y a plus d’animaux dans les émissions de télévision aujourd’hui », citant notamment « la sensibilité au bruit et à la foule, leur inconfort, et le risque de blessures pour les humains ». Il a également rappelé un incident dramatique survenu lors des répétitions en 2005 : « Une vachette était morte pendant les répétitions ».
Pour Nagui, les animaux ne sont pas à leur place dans ce contexte : « Je ne crois pas que ce soit l’élément naturel d’une vachette d’être dans une piscine ou sur une piste avec du savon noir ».
Un défi d’audience et d’image
Cette polémique soulève des questions plus larges sur l’adaptation des programmes historiques aux sensibilités contemporaines. Entre « garder l’esprit originel et séduire une nouvelle génération », Intervilles « joue sur un fil ». L’absence des vachettes « pourrait rebuter les puristes, tandis que la mascotte Topa devra prouver qu’elle peut devenir une icône à part entière ».
Le programme, diffusé en quatre soirées sur France 2 à partir du 3 juillet, devra convaincre un public fragmenté entre nostalgiques des versions originales et téléspectateurs sensibles aux questions de bien-être animal. L’équipe d’animation, composée de Nagui, Bruno Guillon, Camille Cerf, Valérie Bègue et Yoann Riou, aura la lourde tâche de réconcilier ces attentes contradictoires.
Le retour d’Intervilles s’annonce donc comme un test grandeur nature de la capacité de la télévision publique à moderniser ses programmes phares tout en préservant leur essence populaire.