Le chanteur Frankie Jordan, figure emblématique de la scène yéyé des années 1960, s’est éteint mardi à 86 ans des suites d’un cancer annonce l’AFP. Partenaire de Sylvie Vartan sur ses premiers succès, il avait marqué l’histoire de la chanson française avant de se reconvertir dans la médecine dentaire.
Les 3 informations clés à retenir :
- Frankie Jordan, de son vrai nom Claude Benzaquen, est décédé mardi à Neuilly-sur-Seine des suites d’un cancer
- Il avait lancé la carrière de Sylvie Vartan en 1961 avec les duos « J’aime ta façon de faire ça » et « Panne d’essence »
- Après sa carrière musicale, il était devenu chirurgien dentiste pendant cinquante ans avec des célébrités parmi ses patients
Un destin musical né en Afrique du Nord
Claude Benzaquen, connu sous le nom de scène Frankie Jordan, avait vu le jour à Oran en Algérie avant de grandir à Casablanca au Maroc. Cette jeunesse nord-africaine l’avait mis en contact précoce avec les sonorités jazz, blues et rock’n’roll qui explosaient alors aux États-Unis.
Son parcours musical débute dans les années 1960, période d’effervescence pour la musique populaire française. Frankie Jordan devient rapidement l’un des acteurs du mouvement yéyé qui révolutionne alors les habitudes musicales hexagonales.
Le duo fondateur avec Sylvie Vartan
L’année 1961 marque un tournant décisif dans sa carrière. Frankie Jordan enregistre avec une jeune Sylvie Vartan deux titres qui propulsent cette dernière vers la célébrité : « J’aime ta façon de faire ça » et « Panne d’essence ». Ces collaborations constituent les premiers pas discographiques de celle qui deviendra l’une des icônes de la chanson française.
Son approche artistique se caractérise par l’importation de succès américains qu’il adapte pour le public français. Frankie Jordan figure ainsi parmi les interprètes de « Tu parles trop », version hexagonale du tube « You Talk Too Much » de Joe Jones.
La consécration lors de la Nuit de la Nation
Le juin 1963, Frankie Jordan participe à un événement marquant de l’histoire du rock français : la Nuit de la Nation. Ce concert rassemble 150 000 personnes sur la place de la Nation à Paris, principalement attirées par Johnny Hallyday. Cette soirée historique confirme l’engouement populaire pour le mouvement yéyé.
L’événement témoigne de l’ampleur prise par cette nouvelle vague musicale et de la place qu’y occupe Frankie Jordan aux côtés des plus grandes vedettes de l’époque.
Une reconversion vers la médecine
Contrairement à nombre de ses contemporains, Frankie Jordan choisit rapidement de quitter les feux de la rampe pour retrouver son projet initial : devenir chirurgien dentiste. Cette reconversion professionnelle l’occupe pendant cinquante années, durant lesquelles son cabinet accueille de nombreuses célébrités parmi ses patients.
En 1966, il apparaît néanmoins sur la célèbre photographie du magazine Salut les copains réunissant près d’une cinquantaine de chanteurs à succès. On y retrouve Johnny Hallyday, Claude François, Serge Gainsbourg, Sheila, Eddy Mitchell et Hugues Aufray, témoignage d’une époque révolue.
Frankie Jordan laisse derrière lui l’image d’un artiste discret qui aura contribué aux premières heures du mouvement yéyé avant de privilégier une carrière médicale stable et respectée.