Le Conseil d’État a validé la sanction de l’Arcom contre C8, estimant que l’interview de Loana menée par Cyril Hanouna en février 2024 portait gravement atteinte à la dignité humaine.
Un verdict sans appel du Conseil d’État sur l’affaire Loana
Le 17 avril 2025, le Conseil d’État a rendu sa décision définitive concernant la séquence controversée de Loana dans « Touche pas à mon poste », diffusée sur C8 en février 2024. Cette décision confirme la mise en demeure prononcée par l’Arcom à l’encontre de la chaîne, pour manquement à l’obligation de respect de la dignité humaine à la télévision.
Une interview sous le feu des critiques pour atteinte à la dignité humaine
Au cours de cette émission, Loana, ancienne icône de la télé-réalité, venait témoigner de l’agression sexuelle dont elle aurait été victime quelques mois plus tôt. Malgré la gravité du sujet, la séquence a été marquée par de nombreux dérapages. Loana, visiblement en grande détresse émotionnelle et souffrant de troubles d’élocution liés à son traumatisme, a été soumise à des questions extrêmement insistantes et intimes de la part de Cyril Hanouna et de ses chroniqueurs.
La diffusion de photos de Loana partiellement dénudée, montrant les séquelles de l’agression, a renforcé le caractère choquant de l’interview. Cette exposition a suscité une vague d’indignation parmi les téléspectateurs et la sphère médiatique, qui ont dénoncé un manque de retenue et une forme de voyeurisme assumé dans le traitement de la souffrance de l’invitée.
L’absence de réaction des responsables de l’émission pointée du doigt
Le Conseil d’État a relevé un manque flagrant de maîtrise et de contrôle de la part des responsables de l’émission. Plusieurs chroniqueurs, dont Jacques Cardoze, se sont permis des remarques déplacées face aux difficultés manifestes de Loana, provoquant malaise et amusement sur le plateau. Kelly Vedovelli a également enchaîné sur des questions ambiguës, sans que Cyril Hanouna n’intervienne pour recadrer le débat ou protéger l’invitée.
Aucune pause ni mesure n’a été prise pour permettre à Loana de reprendre ses esprits, malgré l’évidence de sa vulnérabilité. Cette absence de réaction a été jugée particulièrement grave par la juridiction administrative, qui a estimé que l’émission avait failli à son devoir de protection des personnes fragilisées à l’antenne.
Les arguments de C8 rejetés par la justice
Face à la sanction de l’Arcom, C8 avait tenté de se défendre en avançant que Loana avait donné son consentement pour la diffusion des images et des témoignages. Le Conseil d’État a rejeté cet argument, rappelant que le consentement de la victime ne suffit pas à justifier un traitement potentiellement humiliant ou attentatoire à la dignité humaine. La haute juridiction a insisté sur l’importance de la retenue et du respect, en particulier lors de la diffusion de contenus sensibles.
Une sanction maintenue malgré la fermeture de C8
La chaîne C8, qui a cessé d’émettre depuis le 28 février 2025, espérait que l’arrêt de ses activités entraînerait l’annulation de la sanction. Le Conseil d’État a balayé cette demande, soulignant que la gravité des manquements constatés demeure, indépendamment de la disparition de la chaîne. Le fait que la séquence n’ait pas été rediffusée ou partagée sur les réseaux sociaux n’a pas non plus été retenu comme circonstance atténuante.
Tableau récapitulatif des manquements relevés par le Conseil d’État
Manquement constaté par le Conseil d’État | Détail des faits reprochés |
---|---|
Atteinte à la dignité humaine | Questions insistantes et intimes, diffusion de photos dénudées de Loana |
Manque de retenue et de respect | Absence de contrôle, réactions déplacées des chroniqueurs, voyeurisme |
Absence de protection de l’invitée | Aucune intervention pour interrompre ou alléger la séquence malgré la détresse |
Rejet du consentement comme justification | Le consentement de Loana jugé « sans incidence » sur la gravité des manquements |
L’importance du respect de la dignité humaine à la télévision
Le Conseil d’État rappelle à travers cette décision que la préservation de la dignité humaine est une obligation fondamentale pour les médias, y compris dans le cadre d’émissions de divertissement. L’affaire Loana devient ainsi un cas emblématique des limites à ne pas franchir dans le traitement médiatique de la souffrance et de la vulnérabilité des personnes invitées à témoigner à la télévision.
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