Le gouvernement français dévoile son projet de budget 2025, marqué par des mesures d’austérité et de nouvelles taxes pour réduire le déficit public.
Le gouvernement français a présenté son projet de loi de finances pour 2025, visant à ramener le déficit public de 6,1% à 5% du PIB. Ce budget, élaboré dans l’urgence, prévoit un effort budgétaire de 60 milliards d’euros, réparti entre réductions de dépenses et augmentations de recettes.
Les ministres du Budget et de l’Économie, Laurent Saint-Martin et Antoine Armand, ont détaillé les principales mesures lors d’une conférence de presse. Parmi les points saillants, on note une contribution exceptionnelle des hauts revenus pendant trois ans. Cette mesure concernera environ 65 000 foyers fiscaux, dont le taux d’imposition total sera porté à un minimum de 20%.
Le projet prévoit également une taxation exceptionnelle pour les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros. Environ 440 groupes seront concernés, avec un relèvement du taux de l’impôt sur les sociétés. Cette mesure devrait rapporter 8 milliards d’euros en 2025.
Du côté des dépenses publiques, le gouvernement annonce la suppression de 2 200 postes dans l’administration, dont 2 030 dans l’Éducation nationale. Cette décision est justifiée par la baisse attendue du nombre d’élèves. En revanche, les budgets de la Justice, des Armées et de l’Intérieur seront préservés ou augmentés.
Sur le plan social, le projet confirme le report de six mois de la revalorisation des pensions de retraite, initialement prévue pour le 1er janvier. Cette mesure permettra une économie de 3,8 milliards d’euros. Le gouvernement prévoit également des économies sur l’assurance-chômage et une limitation de la hausse des dépenses de l’assurance-maladie.
MESURES FISCALES ET ÉNERGÉTIQUES POUR AUGMENTER LES RECETTES
Le projet de budget 2025 inclut plusieurs mesures visant à accroître les recettes de l’État. La taxe sur l’électricité (TICFE) sera relevée à environ 50 euros par MWh en février, contre 33 euros avant la crise énergétique. Le gouvernement assure cependant que la facture des ménages baissera grâce à la baisse des prix de l’énergie sur les marchés.
Le malus automobile sera durci, pénalisant davantage l’achat de véhicules polluants. Le seuil de déclenchement sera abaissé à 113 g de CO2/km en 2025, contre 118 g actuellement. De plus, une hausse de la taxe sur les billets d’avion, incluant les jets privés, est prévue mais sera précisée ultérieurement.
Ce projet de budget, qualifié de “perfectible” par le Premier ministre Michel Barnier, devra encore être examiné et débattu au Parlement. Le gouvernement prévoit de défendre des amendements pour renforcer certains aspects, notamment les budgets de la Justice et de l’Intérieur.
