Arnaquée de 830 000 euros par des “brouteurs”, Anne, 53 ans, s’élève contre les critiques des internautes. Elle plaide pour davantage de compréhension et met en garde contre les arnaques aux sentiments.
Victime d’une arnaque sentimentale orchestrée par de faux comptes se faisant passer pour Brad Pitt, Anne est aujourd’hui au centre de l’attention médiatique. Alors que son histoire suscite des moqueries en ligne, cette quinquagénaire affaiblie par des épreuves personnelles appelle à la compassion et à la prudence dans une interview diffusée sur France 5.
Une arnaque soigneusement montée
Tout commence en février 2023, lorsqu’Anne est contactée sur Instagram par une personne se faisant passer pour Jane Etta Pitt, la prétendue mère de l’acteur américain. Ce qui semblait une rencontre improbable évolue rapidement : documents falsifiés, preuves d’amour fabriquées et mots doux renforcent l’illusion. Convaincue de vivre une idylle virtuelle, Anne transfère d’importantes sommes d’argent, d’abord en dollars, puis en bitcoins. Au total, 830 000 euros disparaissent, laissant Anne démunie.
« Arrêtez de vous moquer »
Face à l’indignation et aux moqueries sur les réseaux sociaux, Anne a livré un témoignage poignant. « Vous ne connaissez pas la véritable histoire de chacun… Arrêtez de juger ces victimes, car elles étaient dans un moment de défaillance », déclare-t-elle. Elle pointe du doigt l’isolement émotionnel qui a permis aux arnaqueurs de l’exploiter.
Aujourd’hui réfugiée à La Réunion chez une amie, Anne espère transformer son expérience en un message de prévention. Elle dénonce également la haine virale qui s’est propagée à son encontre. Sa fille témoigne de l’impact de ces attaques : « Elle a tout perdu. Cette tempête médiatique est injuste. »
Les « brouteurs » et leurs méthodes de manipulation
Cette affaire met en lumière les méthodes sophistiquées des brouteurs, ces escrocs souvent basés en Afrique, spécialisés dans les arnaques aux sentiments. Ils exploitent la vulnérabilité de leurs victimes à travers des scénarios bien ficelés et des outils technologiques avancés, comme le deepfake.
Anne explique avoir été manipulée par des faux papiers et une romance virtuelle bien huilée, se sentant piégée dans un engrenage émotionnel. « Ils ont usé de ma gentillesse et de ma générosité », confiait-elle récemment au Parisien.
Une enquête en cours pour traquer les arnaqueurs
Les autorités ont ouvert une enquête confiée à la brigade financière, qui s’efforce d’identifier les auteurs de l’escroquerie. L’affaire illustre la difficulté de traquer ces réseaux internationaux, souvent organisés et dispersés.
Prévention et solidarité : un appel urgent
Anne souhaite désormais sensibiliser d’autres personnes pour éviter que son cauchemar ne se reproduise. « Il est crucial de se méfier des contacts inconnus sur les réseaux sociaux », prévient-elle. Elle appelle également les plateformes à prendre leurs responsabilités face à la prolifération des arnaques et des contenus nuisibles.
