La Sécurité sociale prendra désormais en charge environ un tiers du coût des verres Miyosmart destinés aux jeunes patients souffrant de myopie forte ou évolutive.
Une nouvelle mesure de santé publique entre en vigueur suite à la publication au Journal Officiel du 17 juin. Les verres Miyosmart du fabricant japonais Hoya bénéficieront d’un remboursement partiel par l’Assurance Maladie, marquant une première dans la prise en charge de ces dispositifs innovants. Ces équipements optiques, commercialisés depuis plusieurs années, promettent de ralentir la progression myopique de 30 à 60% chez les jeunes patients.
Le dispositif cible spécifiquement les enfants âgés de 5 à 16 ans présentant soit une myopie sévère d’au moins -6 dioptries, soit une évolution rapide de -0,5 dioptrie annuelle. Cette tranche d’âge correspond à la période critique où la myopie se développe et progresse le plus rapidement, avant de se stabiliser généralement à l’âge adulte. Actuellement facturés environ 300 euros la paire, ces verres spécialisés représentaient jusqu’à présent un coût entièrement supporté par les familles.
La Haute Autorité de Santé a validé ces verres après évaluation de leur efficacité, bien qu’elle souligne certaines limites dans les données disponibles. Les études principales ont été menées sur trois années en Chine, principalement sur une population masculine, alors que les filles constituent la majorité des cas myopiques en France. La technologie repose sur des segments circulaires invisibles disposés en périphérie du verre selon un motif en nid d’abeille, qui limitent l’allongement du globe oculaire responsable de la progression myopique.
Cette mesure intervient dans un contexte d’« épidémie de myopie » selon les spécialistes, avec près d’un quart des moins de 17 ans concernés en France. Parmi les deux millions d’enfants myopes, environ 510 000 pourraient bénéficier de ce dispositif selon France Info. Les projections estiment que la moitié de la population mondiale sera myope en 2050, notamment en raison de l’augmentation du temps passé en intérieur et de l’usage intensif des écrans.