En Pays de la Loire, les agriculteurs affichent un revenu moyen supérieur à celui de leurs homologues français, selon une récente étude de l’INSEE, mais des disparités marquent profondément la réalité de leur quotidien. Bien que 42 % de ce revenu provienne de l’agriculture, le recours à des emplois extérieurs reste primordial pour de nombreux ménages agricoles.
Selon l’étude, un agriculteur en Pays de la Loire perçoit en moyenne 42 300 euros par an, soit environ 1 500 euros de plus que la moyenne nationale des agriculteurs. Toutefois, seulement une minorité de ce revenu provient directement de l’activité agricole. En effet, 43 % des gains sont générés par une activité extérieure à l’exploitation, souvent exercée par un conjoint ou un membre du ménage. Cette dépendance à des revenus complémentaires soulève des inquiétudes quant à la viabilité du secteur agricole, d’autant que ce modèle varie en fonction des aléas climatiques et des fluctuations des prix.
La pauvreté agricole demeure une problématique importante, avec 30 % des exploitants vivant seuls sous le seuil de pauvreté. Ce chiffre tombe à 10 % lorsque l’un des membres du ménage trouve un emploi en dehors de l’exploitation. Les disparités géographiques sont également significatives : en Mayenne, notamment dans l’est du département, de nombreux agriculteurs peinent à subsister uniquement grâce à leur production, contrairement à des zones plus prospères comme la région nantaise.
Une dynamique inégale selon les filières agricoles
Les éleveurs de volailles s’en sortent le mieux avec des revenus parmi les plus élevés du secteur, suivis des producteurs de fruits, de vin et, enfin, des éleveurs de porcs et de bovins. Cependant, le paysage agricole en Pays de la Loire évolue : le nombre d’exploitations diminue, laissant place à des fermes plus grandes et mieux équipées pour résister aux pressions économiques et climatiques. Cette restructuration témoigne d’une adaptation nécessaire mais pose également des défis pour les agriculteurs les plus fragiles économiquement.