Une nouvelle proposition de loi vise à encadrer plus strictement la promotion de l’alcool sur les réseaux sociaux. Présenté à l’Assemblée nationale, ce texte transpartisan entend combler les failles de la loi Evin face aux stratégies numériques des marques.
Une exposition préoccupante des jeunes
Selon les chiffres, 79 % des 15-21 ans sont exposés chaque semaine à des publicités pour l’alcool sur les plateformes sociales. Cette omniprésence alarme les associations de lutte contre les addictions, qui dénoncent une banalisation préoccupante de la consommation d’alcool chez les jeunes.
Des mesures plus strictes pour limiter la promotion
Portée par Karine Lebon et Loïc Prud’homme, la proposition de loi prévoit plusieurs mesures pour mieux encadrer la publicité pour l’alcool :
- Interdiction pour les influenceurs de promouvoir des marques d’alcool sur les réseaux sociaux.
- Renforcement des sanctions en cas de non-respect de la loi Evin, avec une amende passant de 75 000 à 300 000 euros.
- Suppression de l’affichage publicitaire pour l’alcool dans un rayon de 250 mètres autour des établissements scolaires.
Un phénomène massif et difficile à contrôler
Entre 2021 et 2024, plus de 11 300 contenus promotionnels pour des boissons alcoolisées ont été recensés sur les réseaux sociaux. Ces publications proviennent d’environ 500 influenceurs et plus de 800 marques. Ce chiffre est vraisemblablement sous-estimé, car il ne tient pas compte des contenus éphémères tels que les stories.
Des exceptions et un soutien politique
Le texte prévoit des exceptions pour certains professionnels, comme les influenceurs spécialisés dans le domaine de l’alcool et les critiques gastronomiques. Toutefois, ces derniers devront inclure des mentions légales dans leurs publications. Le vin bénéficie également d’un traitement particulier, les députés anticipant une opposition du lobby viticole.
Cette initiative bénéficie du soutien du ministre de la Santé, Yannick Neuder, qui l’avait cosignée avant son entrée au gouvernement.
Vers un vote à l’Assemblée nationale
Les parlementaires espèrent que la proposition de loi sera inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 10 mars prochain. Ce projet intervient dans un contexte de sensibilisation accrue aux risques liés à l’alcool, responsable de 41 000 décès par an en France et impliqué dans près d’une agression sexuelle sur deux.