La séquence filmée dimanche à Hanoï entre Brigitte et Emmanuel Macron continue de faire réagir. Sur Europe 1, Pascal Praud a vivement critiqué la stratégie de communication présidentielle, dénonçant une gestion « catastrophique » de l’incident.
Les 4 informations essentielles :
- Une vidéo captée à Hanoï montre Brigitte Macron effectuant un geste brusque vers le visage du président, immédiatement interprété comme une gifle par les internautes
- L’Élysée a d’abord nié l’authenticité des images en évoquant un possible montage par intelligence artificielle avant de changer de version
- Pascal Praud dénonce sur Europe 1 une stratégie de communication désastreuse qui alimente la défiance et les théories du complot
- Emmanuel Macron a finalement qualifié la séquence de simple plaisanterie conjugale pour tenter de désamorcer la controverse
Une séquence qui embrase les réseaux sociaux
La polémique a débuté dimanche 25 mai avec la diffusion d’une courte vidéo tournée par l’agence Associated Press à l’aéroport de Hanoï. Les images montrent Brigitte Macron tendant la main vers le visage de son époux Emmanuel Macron lors de leur descente d’avion au Vietnam. Le geste, rapide et inattendu, provoque une réaction de surprise visible du chef de l’État.
Sur les plateformes numériques, l’interprétation ne tarde pas à se cristalliser autour du terme de « gifle ». La séquence devient rapidement virale, alimentant commentaires et détournements humoristiques. L’incident, initialement anecdotique, prend une dimension politique inattendue.
Plusieurs angles d’analyse émergent spontanément. Certains observateurs y voient un simple malentendu visuel, d’autres une manifestation des tensions au sein du couple présidentiel. La rapidité de propagation sur les réseaux transforme l’épisode en sujet national.
Pascal Praud dénonce une communication « désastreuse »
Dans son émission « Pascal Praud et vous » sur Europe 1, le journaliste s’est montré particulièrement critique envers la gestion de crise de l’Élysée. Pascal Praud a qualifié d' »erreur majeure » la stratégie initiale consistant à nier l’authenticité des images.
« Contester la véracité de ce que tout le monde peut voir, c’est une faute de communication élémentaire », a déclaré le présentateur. Il pointe du doigt une tendance récurrente de l’équipe présidentielle à vouloir contrôler systématiquement la perception des événements, même les plus bénins.
Le journaliste fait référence à la devise britannique « Never explain, never complain » pour illustrer l’attitude qu’aurait dû adopter la présidence. Selon lui, l’absence de réaction ou une prise de distance humoristique auraient été plus efficaces que la stratégie du déni.
Pascal Praud établit un parallèle avec d’autres épisodes de communication présidentielle qu’il juge problématiques. Il évoque notamment la tendance à qualifier automatiquement de « fake news » ou de manipulation toute image potentiellement embarrassante pour le pouvoir.
L’Élysée change de version face à l’évidence
La stratégie de communication présidentielle a connu plusieurs phases distinctes. Dans un premier temps, l’entourage d’Emmanuel Macron a suggéré que la vidéo pouvait résulter d’un montage ou d’une manipulation par intelligence artificielle. Cette hypothèse s’effondre rapidement face à l’authentification technique des images.
Confronté à l’impossibilité de nier les faits, l’Élysée modifie son approche. Les services de communication présentent alors l’incident comme un « moment de complicité conjugale », une simple plaisanterie entre époux avant le début des obligations protocolaires officielles.
Cette volte-face ne passe pas inaperçue des observateurs politiques. Plusieurs commentateurs y voient la confirmation d’une méthode de communication présidentielle contestable, privilégiant systématiquement le déni initial avant l’adaptation forcée au réel.
L’épisode rappelle d’autres séquences où la communication présidentielle a tenté de minimiser ou de recontextualiser des images jugées peu flatteuses. Cette récurrence interroge sur l’efficacité d’une stratégie qui semble produire l’effet inverse de celui recherché.
Emmanuel Macron tente la carte de l’humour
Face à l’ampleur prise par la polémique, Emmanuel Macron a choisi d’intervenir personnellement depuis Hanoï. Le président a adopté un ton désinvolte pour relativiser l’incident, l’inscrivant dans une série de rumeurs qu’il juge infondées.
« On plaisantait avec mon épouse comme nous le faisons régulièrement », a expliqué le chef de l’État. Il fait ensuite référence à d’autres rumeurs récentes le concernant, évoquant des accusations « de partage de cocaïne » ou de « scène de ménage » qu’il qualifie de fantasmes.
Cette stratégie de banalisation par l’humour vise manifestement à désamorcer la controverse en la noyant dans un ensemble plus large de « fake news » présumées. Emmanuel Macron appelle explicitement chacun à « se calmer » face à ces polémiques qu’il juge artificielles.
L’intervention présidentielle soulève néanmoins des questions sur l’opportunité de consacrer du temps officiel à répondre à ce type d’incident. Certains analystes y voient une nouvelle illustration de la difficulté du pouvoir à hiérarchiser ses priorités communicationnelles.
Un révélateur des tensions communicationnelles
Au-delà de l’anecdote, l’épisode illustre les défis de la communication présidentielle à l’ère des réseaux sociaux. La vitesse de propagation des images contraint l’Élysée à des réactions rapides, parfois contre-productives.
Pascal Praud souligne que ces erreurs de méthode alimentent paradoxalement les théories conspirationnistes que le pouvoir prétend combattre. En contestant systématiquement les faits observables, la présidence fragilise sa propre crédibilité sur des sujets plus substantiels.
L’incident de Hanoï rejoint ainsi une série d’épisodes communicationnels questionnant l’efficacité de la stratégie présidentielle face aux nouveaux défis informationnels. La gestion de cette micro-polémique pourrait faire école dans l’analyse des relations entre pouvoir politique et espace médiatique contemporain.