Le gouvernement débloque des moyens inédits pour réduire les temps d’attente qui atteignent actuellement trois mois dans certains départements.
Les autorités sortent l’artillerie lourde face à l’embouteillage du permis de conduire. François-Noël Buffet dévoile un plan d’urgence visant à créer 80 000 créneaux d’ici la fin d’année.
Cette annonce répond à une situation critique. L’attente moyenne pour repasser l’épreuve pratique a grimpé à 80 jours au premier semestre, contre 65 jours en 2023.
Le ministre auprès de l’Intérieur mise sur le recrutement massif d’examinateurs. 108 inspecteurs rejoindront les équipes, dont une première vague de 49 professionnels opérationnels dès septembre.
Des mesures d’urgence complètent ce dispositif. Les inspecteurs retraités seront remobilisés pour étoffer les effectifs. Dix postes supplémentaires verront le jour en 2026.
L’objectif affiché reste ambitieux : ramener les délais sous la barre du mois. « Nous nous engageons à permettre aux candidats de se présenter sous un mois« , martèle le ministre.
Cette situation pénalise particulièrement les jeunes candidats. Avec seulement 59,4 % de réussite au premier passage, près de la moitié des apprentis conducteurs doivent repasser l’épreuve.
L’engorgement s’explique par plusieurs facteurs. L’abaissement de l’âge du permis à 17 ans gonfle les demandes. Parallèlement, les départs en retraite d’inspecteurs aggravent la pénurie.
Patrick Bessone, président de Mobilians ESR, tempère l’enthousiasme. « Ce budget permettra aux inspecteurs volontaires de faire des heures supplémentaires, mais l’expérience montre qu’elles ne seront pas toutes pourvues. »
Le gouvernement prépare également une réforme structurelle. Une mission d’étude doit proposer des solutions pour améliorer le taux de réussite sans compromettre la sécurité routière.
Cette crise révèle les limites du système actuel. 1 330 inspecteurs assurent aujourd’hui 1,8 million de passages annuels, soit 13 examens quotidiens par examinateur.
