Le ministre de l’Intérieur impose des règles plus strictes pour accéder à la nationalité, misant sur l’exemplarité, la maîtrise du français et une insertion professionnelle stable.
Quels sont les nouveaux critères de naturalisation imposés par Bruno Retailleau ?
Dans une circulaire adressée aux préfets, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a réaffirmé la nature discrétionnaire de la naturalisation française. L’objectif affiché : renforcer l’exigence sans modifier les fondements juridiques du processus. Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la ligne ferme adoptée par le gouvernement sur les questions migratoires.
La circulaire, qui s’étend sur cinq pages, insiste sur plusieurs axes de durcissement : langue, emploi, valeurs et comportement.
La maîtrise du français rehaussée au niveau B2
L’une des évolutions majeures concerne le niveau de maîtrise de la langue française. À compter de début 2026, les candidats devront justifier d’un niveau B2, contre B1 actuellement. Cette exigence vise à garantir une intégration linguistique plus solide.
Ce seuil plus élevé s’inscrit dans une volonté de valoriser une meilleure autonomie des futurs citoyens français, tant dans la vie sociale que professionnelle.
Une insertion professionnelle stable sur cinq ans
La circulaire introduit également une condition renforcée d’insertion professionnelle. Les demandeurs devront prouver qu’ils exercent une activité stable et continue pendant au moins cinq ans, excluant les périodes précaires ou discontinues. Ce critère vient écarter les dossiers fondés sur des parcours professionnels irréguliers ou instables.
En outre, les ressources doivent être suffisantes et indépendantes des prestations sociales. Les aides financières versées par l’État ne seront plus prises en compte pour justifier de la stabilité économique du candidat.
Des exigences renforcées sur l’adhésion aux valeurs républicaines
Outre les aspects socio-économiques, le texte insiste sur le respect des valeurs de la République et le respect du droit au séjour. Un parcours entaché par une situation irrégulière passée pourra désormais constituer un motif de refus ou de report de la demande.
L’exemplarité du comportement devient un critère clé. Toute infraction grave ou non-respect manifeste des règles de la République pourra jouer en défaveur du candidat.
Un suivi rigoureux imposé aux préfectures
Les préfets ont trois mois pour rendre compte de la mise en œuvre de cette circulaire. Ce bilan d’application, imposé par Bruno Retailleau, vise à assurer un suivi strict des nouvelles directives.
Cette approche s’inscrit pleinement dans l’esprit de la loi immigration de janvier 2024, qui avait déjà introduit plusieurs mesures restrictives, notamment sur les titres de séjour et l’accès aux droits sociaux.
Une orientation politique assumée
Ce durcissement des conditions de naturalisation illustre clairement le cap fixé par Bruno Retailleau depuis sa nomination au ministère de l’Intérieur. En renforçant les critères d’accès à la citoyenneté, le gouvernement entend répondre à une demande de fermeté sur l’immigration, exprimée notamment lors des débats parlementaires sur la réforme de janvier.