Les fameuses boîtes vertes qui bordent les quais de la Seine depuis près de 500 ans vont être retirées l’année prochaine, pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques. Bien que les autorités invoquent des raisons de sécurité, les bouquinistes s’inquiètent et ne comprennent pas cette décision.
Jérôme Callais, président de l’association culturelle des bouquinistes de Paris, exprime son amertume face à l’absence de dialogue et de concertation. Il a essayé pendant des mois de connaître le sort réservé à sa profession pendant les Jeux de Paris 2024. Malheureusement, les réponses des autorités ont été peu satisfaisantes. Récemment, lors d’une réunion d’information organisée par la mairie de Paris le 10 juillet, on a annoncé aux bouquinistes qu’ils devraient déplacer leurs boîtes parce qu’elles gêneraient la vue.
Pour les bouquinistes, cette décision est incompréhensible. Ils soulignent qu’il y a des kilomètres de quais disponibles en aval de la Seine, et que leur présence depuis 450 ans en fait un symbole majeur de Paris. Ils se sentent ainsi écartés de la promotion de la ville et de ses monuments, alors qu’ils constituent un élément important de son patrimoine culturel.
Trois propositions ont été formulées pour décider du sort des boîtes des bouquinistes pendant les Jeux. La première consiste à les laisser sur place mais à les fermer de manière sécurisée pendant toute la durée des Jeux. La deuxième option propose de les enlever temporairement, avec une prise en charge par la Ville pour réparer les boîtes endommagées lors de l’opération. Enfin, la dernière proposition prévoit également le retrait des boîtes, mais sans réfection, afin de les rendre plus rapidement à leurs propriétaires.
La Ville de Paris semble avoir retenu la deuxième proposition pour des raisons de sécurité, à la demande de la préfecture de police. Elle a également proposé aux bouquinistes intéressés la création d’un « Village des bouquinistes » dans un quartier proche de la Seine, afin qu’ils puissent bénéficier des opportunités touristiques liées aux Jeux. De plus, la Ville s’engage à prendre en charge la réfection des boîtes, ce qui pourrait contribuer à appuyer la candidature des bouquinistes des Quais de Seine au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Néanmoins, certains bouquinistes restent insatisfaits. Ils estiment ne pas être suffisamment soutenus par la mairie, car ils ne paient pas de loyer et sont considérés comme une quantité négligeable malgré leur importance culturelle. Malgré leurs inquiétudes, les bouquinistes espèrent que cette situation liée aux JO se résoudra rapidement et que leur profession pourra perdurer.