L’agence américaine du médicament vient d’approuver le lénacapavir, un traitement révolutionnaire qui a montré une efficacité proche de 100% dans les essais cliniques.
L’administration américaine des médicaments (FDA) a donné son feu vert ce mercredi au lénacapavir, développé par l’entreprise pharmaceutique Gilead Sciences. Cette approbation marque une étape historique dans la lutte contre le VIH : il s’agit du premier médicament préventif nécessitant seulement deux injections par an pour protéger contre l’infection.
Les résultats spectaculaires des essais cliniques ont stupéfié la communauté scientifique. Dans l’étude PURPOSE 1 menée auprès de femmes cisgenres en Afrique subsaharienne, aucune infection au VIH n’a été enregistrée parmi les participantes ayant reçu le lénacapavir, soit une efficacité de 100%. L’essai PURPOSE 2, incluant des hommes ayant des rapports avec des hommes et des personnes transgenres, a démontré une réduction de 96% des infections, avec seulement deux cas sur plus de 3 000 participants.
Cette innovation thérapeutique représente un bond considérable par rapport aux traitements préventifs actuels. Le Truvada et le Descovy nécessitent une prise quotidienne, tandis que l’Apretude requiert des injections bimensuelles. Le lénacapavir révolutionne cette approche avec sa formulation à action prolongée de six mois. Selon Mitchell Warren, directeur exécutif de l’organisation AVAC, il s’agit de la « meilleure opportunité en 44 ans » de prévention du VIH.
L’approbation intervient dans un contexte politique délicat aux États-Unis. L’administration Trump a récemment supprimé de nombreuses subventions de recherche et réduit drastiquement les effectifs des Centres de contrôle des maladies (CDC), affectant particulièrement le domaine de la prévention VIH. Les experts s’inquiètent que ces coupes budgétaires puissent limiter l’impact de ce traitement révolutionnaire.