La cinéaste Marceline Loridan-Ivens est morte à l’âge de 90 ans selon France Inter. Elle est notamment connue pour le monologue qu’elle tient place de la Concorde à Paris dans le film documentaire de Jean Rouch et Edgar Morin, Chronique d’un été (1961), qui est l’un des premiers témoignages filmés de la déportation durant la Seconde Guerre mondiale.
Marceline Loridan-Ivens est née de parents Juifs polonais, émigrés en France depuis 1919. Au début de la Seconde Guerre mondiale, sa famille s’installe dans le Vaucluse. Leur dernière adresse est: Domaine de Gourdon à Bollène dans le Vaucluse. C’est là qu’elle entre dans la Résistance. Capturée par la Gestapo avec son père, Szlama Rozenberg, elle est déportée à Auschwitz-Birkenau par le convoi 71 du 13 avril 1944, dans le même convoi que son père, Simone Veil et Anne-Lise Stern, puis à Bergen-Belsen, enfin au camp de concentration de Theresienstadt. Elle recouvre la liberté à la libération du camp, le 10 mai 1945 par l’Armée rouge.
De 1972 à 1976, pendant la révolution culturelle déclenchée par le président Mao Zedong, Joris Ivens et Marceline Loridan travaillent en Chine et réalisent Comment Yukong déplaça les montagnes composé d’une série de 12 films. Critiqués par Jiang Qing, la femme de Mao, ils doivent quitter précipitamment la Chine13.
En 2003, elle réalise un film de fiction, La Petite Prairie aux bouleaux, avec Anouk Aimée, très inspiré de son parcours dans les camps (le titre est la traduction du nom polonais Brzezinka, germanisé en Birkenau). Elle a donné des conférences et témoigné dans les collèges et les lycées sur la Shoah10.