La disparition soudaine de Koyo Kouoh, directrice du Zeitz MOCAA et première femme africaine nommée commissaire de la Biennale de Venise, bouleverse le monde de l’art contemporain.
Un choc pour la scène artistique internationale
Koyo Kouoh, personnalité incontournable de l’art contemporain, est décédée à l’âge de 58 ans. Directrice du Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA) au Cap depuis six ans, elle avait été désignée pour diriger la Biennale d’art contemporain de Venise en 2026, devenant ainsi la première femme africaine à occuper ce poste prestigieux. Sa disparition a été annoncée samedi matin par l’institution sud-africaine, provoquant une onde de choc dans la communauté artistique mondiale.
Un parcours entre Afrique et Europe
Née en 1967, Koyo Kouoh a grandi entre Douala, au Cameroun, et la Suisse, ce qui a nourri son approche panafricaine et internationale de l’art. Après des études et un début de carrière en Europe, elle s’est illustrée par son engagement à promouvoir les artistes africains et ceux de la diaspora. Elle a fondé à Dakar le centre d’art RAW Material Company, devenu un espace de référence pour la scène contemporaine africaine. À la tête du Zeitz MOCAA depuis 2019, elle a hissé ce musée au rang des institutions majeures du continent, en multipliant les expositions audacieuses et en défendant une vision inclusive de l’art africain.
Une reconnaissance mondiale et un héritage durable
La nomination de Koyo Kouoh à la direction artistique de la Biennale de Venise 2026 avait été saluée comme un tournant historique. Elle devait présenter le thème et le titre de cette édition le 20 mai prochain. La Biennale a exprimé sa profonde tristesse face à ce décès prématuré, soulignant l’immense vide laissé par cette curatrice reconnue pour son engagement intellectuel et humain. Plusieurs personnalités du monde de l’art et des institutions internationales ont rendu hommage à son érudition, sa capacité à fédérer et à faire dialoguer les cultures.
Un engagement pour le panafricanisme et l’ouverture
Tout au long de sa carrière, Koyo Kouoh a défendu l’idée d’une Afrique sans frontières, ouverte sur le monde et porteuse de récits pluriels. Elle a accompagné l’émergence de nombreux artistes africains sur la scène internationale et plaidé pour une meilleure représentation des voix africaines dans les grandes institutions culturelles. Son action au Zeitz MOCAA, à Dakar et dans les réseaux internationaux restera une source d’inspiration pour les générations futures.
La disparition de Koyo Kouoh marque la perte d’une figure visionnaire, dont l’impact sur l’art contemporain africain et mondial continuera de se faire sentir durablement.