Une attaque ciblée sur des bornes Tesla relance l’inquiétude autour du mouvement anti-Musk en France.
Dans la nuit du 27 au 28 mars, un incendie volontaire a ravagé douze superchargeurs Tesla installés sur le parking d’un centre commercial à Saint-Chamond, dans la Loire. Si deux bornes ont été entièrement détruites, les dix autres ont subi des dommages importants, confirmant une action préméditée et violente contre l’entreprise d’Elon Musk.
Une signature explicite : « Born to burn »
L’inscription « Campagne anti-Tesla Born to burn » découverte sur les lieux de l’incendie laisse peu de doute sur l’intention des auteurs. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’acte semble revendiqué et s’inscrit dans une vague d’agressions coordonnées contre la firme californienne en France.
Les dégâts matériels sont lourds : chaque borne coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros. Au-delà du coût, c’est la symbolique de l’attaque qui alarme les autorités et les utilisateurs de véhicules électriques.
Une série noire contre Tesla en France et ailleurs
Ce n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs semaines, des incendies volontaires ont visé des voitures et des infrastructures Tesla dans plusieurs villes françaises, dont Toulouse, Niort et récemment Montplaisir. Le phénomène dépasse les frontières : aux États-Unis, des cocktails Molotov ont été lancés contre des concessions Tesla, menant à plusieurs inculpations .
Des mouvements militants comme « Tesla Takedown » revendiquent certains de ces actes. Ces groupes dénoncent la figure d’Elon Musk, ses prises de position politiques, sa proximité avec Donald Trump ou encore les conditions de travail dans les usines du groupe .
Une enquête ouverte à Saint-Chamond
Le commissariat de Saint-Chamond a été saisi de l’affaire. L’enquête est ouverte pour « dégradation et destruction par incendie ». Aucun suspect n’a pour le moment été arrêté, mais les investigations se poursuivent pour déterminer si ce sabotage est le fait d’un groupe structuré ou d’individus isolés.
Des expertises techniques sont en cours pour analyser les résidus de produits inflammables et la vidéo-surveillance du centre commercial est exploitée.
Les Tesla deviennent des cibles
À mesure que la marque Tesla se popularise, elle devient aussi une cible pour des opposants à la voiture électrique, mais aussi pour ceux qui rejettent la figure de son fondateur. Loin d’être des faits divers isolés, ces agressions s’inscrivent dans un conflit idéologique, mêlant écologie radicale, luttes sociales et opposition à l’ultralibéralisme technologique.
Des affiches appelant au boycott de Tesla ont été aperçues à Paris, Lyon ou encore Bordeaux, et certaines vidéos d’attaques sont même relayées sur les réseaux sociaux comme des actes de résistance.
Des propriétaires inquiets
Face à cette recrudescence d’actes de vandalisme, la communauté des conducteurs Tesla exprime une inquiétude croissante. Sur les forums et les réseaux sociaux, de nombreux propriétaires partagent des consignes de prudence, évitent certains quartiers ou cachent le logo de leur véhicule.
Le sentiment d’insécurité augmente, en particulier dans les zones peu surveillées ou la nuit. Certains envisagent même de désactiver la recharge publique pour éviter d’exposer leur voiture à de nouvelles attaques.
Un enjeu pour les pouvoirs publics
Pour les autorités locales comme nationales, ces incidents posent un double problème. D’un côté, il s’agit de protéger les infrastructures électriques essentielles à la transition écologique. De l’autre, il faut prévenir la radicalisation de mouvements anti-technologie qui pourraient multiplier ce type d’actions.
Le gouvernement, pour l’instant, reste discret sur le sujet, mais des sources policières évoquent des échanges avec les services de renseignement. La crainte d’une coordination à l’échelle européenne est bien réelle.