Un élu municipal de Gauriaguet a été violemment agressé en tentant de faire cesser un rodéo urbain, subissant de multiples fractures.
Que s’est-il passé à Gauriaguet en Gironde ?
Samedi en fin d’après-midi, un rodéo urbain impliquant une quinzaine de motards a perturbé la tranquillité de Gauriaguet, petite commune du nord de la Gironde. Ces motos circulaient bruyamment sur le terrain de ball-trap, sans respect des règles de sécurité.
Face à la situation, un conseiller municipal s’est interposé après avoir été presque renversé par une moto dans une rue du village. L’élu s’est approché du groupe pour demander la fin de ces pratiques dangereuses. La confrontation a rapidement dégénéré.
Une agression violente sur fond de tensions locales
L’un des participants au rodéo aurait alors frappé l’élu à la tête avec un objet métallique, provoquant sa chute. Une fois au sol, il aurait été roué de coups jusqu’à perdre connaissance. Les secours, rapidement alertés, ont transporté la victime en urgence à l’hôpital.
Le diagnostic est lourd : fractures à l’arcade sourcilière, au nez et à la pommette droite. L’élu est toujours hospitalisé mais son pronostic vital n’est pas engagé.
Une enquête ouverte pour identifier les agresseurs
Le parquet de Libourne a ouvert une enquête confiée à la brigade territoriale autonome de Saint-André-de-Cubzac ainsi qu’à la brigade de recherches de Blaye. Les enquêteurs disposent de plusieurs témoignages et exploitent les images de vidéosurveillance pour retrouver les auteurs des violences.
Quelle protection pour les élus face à ce type d’agression ?
Ce drame intervient quelques semaines après l’entrée en vigueur d’une loi votée en mars 2024 visant à renforcer la protection des élus locaux. Ce texte aligne désormais les peines pour violences contre les élus sur celles prévues pour les dépositaires de l’autorité publique, comme les forces de l’ordre.
Cette législation vise à répondre à une recrudescence des menaces, pressions et agressions à l’encontre des représentants des collectivités territoriales, notamment dans les zones rurales.
Tableau : Sanctions prévues pour violences contre les élus
Type de violence | Peine encourue (depuis 2024) |
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Menaces | Jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende |
Coups et blessures légers | Jusqu’à 5 ans de prison |
Coups avec ITT > 8 jours | Jusqu’à 10 ans de prison |
Agression en réunion | Peines alourdies jusqu’à 12 ans |
Une montée des tensions liée aux rodéos urbains
Les rodéos urbains se multiplient dans plusieurs communes rurales, au grand désarroi des riverains. Ces pratiques dangereuses, souvent organisées via les réseaux sociaux, posent des risques sérieux pour la sécurité publique.
Selon une note du ministère de l’Intérieur, les interventions pour rodéos ont augmenté de 40 % en 2023. Des dispositifs de surveillance renforcée sont en cours dans plusieurs départements, dont la Gironde.