Face à une décision historique de la Cour suprême, le Pentagone lance l’exclusion immédiate d’environ 1 000 militaires transgenres, marquant un tournant majeur dans la politique américaine sur la diversité au sein des forces armées.
Un revirement brutal dans la politique militaire américaine
Le ministère de la Défense des États-Unis a annoncé le 8 mai 2025 le lancement immédiat du processus d’exclusion d’environ 1 000 militaires transgenres, suite à un feu vert de la Cour suprême autorisant l’application d’un décret présidentiel interdisant leur présence dans l’armée. Cette mesure s’inscrit dans la continuité d’une série d’actions de l’administration Trump visant à restreindre les droits des personnes transgenres, notamment dans les institutions fédérales et l’armée.
Dès la publication du nouveau mémo du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, les militaires transgenres ayant déjà révélé leur identité ou reçu un diagnostic de dysphorie de genre se voient offrir la possibilité de quitter volontairement les rangs avant le 6 juin pour les actifs, et le 7 juillet pour les réservistes. Passé ce délai, une procédure de séparation involontaire sera engagée contre ceux qui n’auront pas choisi de partir d’eux-mêmes.
Un cadre légal renforcé par la Cour suprême
La décision de la Cour suprême, rendue le 6 mai 2025, a levé les dernières barrières judiciaires qui empêchaient la mise en œuvre du décret présidentiel signé en janvier par Donald Trump. Ce texte stipule que seuls les individus correspondant à leur sexe biologique de naissance peuvent servir dans l’armée, excluant de fait les personnes transgenres ou celles ayant été diagnostiquées avec une dysphorie de genre.
Le Pentagone précise que la nouvelle directive cible spécifiquement les militaires ayant été diagnostiqués avec une dysphorie de genre, ceux présentant des symptômes ou suivant un traitement lié à cette condition. Selon les chiffres officiels, 4 240 militaires étaient concernés par ce diagnostic fin 2024, mais le chiffre réel pourrait être supérieur, car tous n’ont pas nécessairement déclaré leur situation.
Conséquences humaines et réactions
Cette annonce a suscité une vive réaction des organisations de défense des droits LGBTQ+, qui dénoncent une mesure discriminatoire et injustifiée. Des responsables associatifs soulignent que de nombreux militaires transgenres remplissent pleinement leurs missions et mettent leur vie en jeu pour défendre leur pays. Pour eux, cette exclusion ne repose sur aucun fondement opérationnel et constitue une atteinte grave à l’égalité de traitement.
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a assumé publiquement sa position, affirmant vouloir mettre fin à ce qu’il qualifie de « faiblesse » et de « wokisme » au sein des forces armées. Il a déclaré sur les réseaux sociaux : « No More Trans @ DoD », marquant ainsi la volonté de l’administration de tourner la page sur l’inclusion des personnes transgenres dans l’armée.
Une politique en dents de scie et un avenir incertain
La question de la présence des personnes transgenres dans l’armée américaine a connu de nombreux revirements au fil des administrations. Après une ouverture sous la présidence Obama, puis une interdiction sous Trump, la politique avait été à nouveau assouplie sous Joe Biden avant d’être brutalement remise en cause en 2025. Ce nouvel épisode illustre la profonde polarisation du débat sur les droits des minorités aux États-Unis et laisse planer l’incertitude sur l’avenir des milliers de militaires concernés.