La statue de cire du président de la République a été dérobée ce lundi matin dans le célèbre musée parisien. L’action a été immédiatement revendiquée par un homme se présentant comme membre de Greenpeace.
Ce lundi 2 juin dans la matinée, la statue de cire d’Emmanuel Macron a été volée au musée Grévin à Paris dans le 9e arrondissement. Une action aussitôt revendiquée par Greenpeace.
Un vol minutieusement préparé
D’après les premiers éléments de l’enquête, deux femmes et un homme qui paraissaient être des touristes visitant le musée Grévin se sont changés pour se faire passer pour des employés du musée. Ils ont ensuite volé la statue de cire qui n’était pas scellée.
Une statue d’une valeur de 40 000 euros, selon les sources proches du dossier. Les voleurs ont réussi à partir avec la statue en passant par une sortie de secours et en cachant la statue sous une couverture.
Greenpeace revendique immédiatement
Dans la foulée, un homme qui s’est présenté comme membre de Greenpeace a contacté le musée pour revendiquer l’action. La direction du musée a immédiatement prévenu la police.
Cette revendication rapide confirme le caractère militant de l’opération. Greenpeace mène depuis des années une campagne soutenue contre la politique climatique d’Emmanuel Macron.
Le contexte des relations tendues avec Greenpeace
L’ONG écologiste critique régulièrement ce qu’elle considère comme l’inaction climatique du président. Greenpeace a multiplié les actions ces dernières années pour attirer l’attention sur les questions environnementales.
En juillet 2020, des activistes de Greenpeace s’étaient hissés au sommet de la grue de Notre-Dame à Paris à 80 mètres du sol pour y déployer une bannière « Climat : aux actes ! » pour dénoncer l’inaction climatique d’Emmanuel Macron.
L’organisation reproche notamment au président son bilan sur l’Accord de Paris, le soutien au CETA ou encore les retards dans la fermeture des centrales à charbon.
Une statue qui avait déjà fait polémique
Cette statue d’Emmanuel Macron n’en était pas à sa première controverse. Lors de son dévoilement en 2018, elle avait suscité de nombreuses moqueries sur les réseaux sociaux pour sa ressemblance jugée discutable avec le président.
La direction du musée Grévin avait même admis à l’époque que la statue « ne convenait pas » et avait envisagé de la refaire. Le problème venait du fait que le sculpteur avait dû travailler uniquement à partir de photographies, Emmanuel Macron ne s’étant jamais déplacé dans les ateliers pour poser.
Un événement rare dans l’histoire du musée
Ce vol constitue un événement inhabituel pour le musée Grévin. Si l’établissement a déjà connu quelques incidents, comme la destruction de la statue de Vladimir Poutine par une militante Femen en 2014, c’est selon la direction « la première fois qu’une statue est détruite » de cette manière.
Le musée, qui accueille environ 800 000 visiteurs par an selon les données disponibles, expose plus de 250 personnalités en cire.
Le processus de création d’une statue
La perte représente un préjudice important pour l’établissement. La réalisation d’un personnage de cire coûte entre 50 et 60 000 euros et prend près de six mois.
À retenir
Plus de 15 artistes travaillent à la création d’un personnage : sculpteur, mouleur, peintres, implanteuse, costumière, prothésiste dentaire, prothésiste oculaire. La tradition veut que la personnalité offre une tenue pour rendre l’illusion encore meilleure.
Les antécédents du musée avec la politique
Le musée Grévin a toujours eu une relation particulière avec les personnalités politiques. Récemment, la statue de Gérard Depardieu avait été retirée du parcours de visite en décembre 2023 suite aux « réactions négatives des visiteurs » après la diffusion d’un reportage controversé sur l’acteur.
Ces situations montrent que le musée doit parfois composer avec l’actualité et les polémiques autour de ses personnages exposés.
Une enquête en cours
Une enquête est désormais menée pour retrouver les auteurs du vol et récupérer la statue. Du point de vue légal, ce vol expose ses auteurs à des poursuites, la valeur de l’objet dérobé étant importante.
Les motivations écologiques invoquées ne constituent pas une excuse légale pour ce type d’action, même si elle s’inscrit dans une démarche militante.
L’impact sur la visite du musée
Cette disparition oblige temporairement le musée Grévin à adapter son parcours de visite. L’établissement, situé boulevard Montmartre, devra probablement repenser l’aménagement de sa salle des personnalités politiques.
Une action qui interpelle
Cette opération relance le débat sur les méthodes d’action des mouvements écologistes. Si Greenpeace justifie régulièrement ses actions par l’urgence climatique, le vol d’une œuvre d’art pose la question des limites de l’activisme.
L’affaire illustre aussi la tension croissante entre certains militants écologistes et les institutions, dans un contexte où les questions environnementales prennent une place grandissante dans le débat public.
Le musée Grévin, institution parisienne créée en 1882, n’avait jamais connu ce type d’incident. Cette première dans son histoire marque peut-être une nouvelle étape dans les relations entre art, politique et militantisme écologique.
L’enquête déterminera si cette action spectaculaire permettra effectivement de faire avancer la cause environnementale ou si elle ne fera que braquer l’opinion publique contre ce type de méthodes controversées.