La non-reconduction de l’autorisation de diffusion de C8 par l’Arcom, confirmée par le Conseil d’État, provoque un séisme dans le paysage audiovisuel français. Entre accusations de manipulation et défense institutionnelle, les débats s’enflamment.
- L’Arcom a décidé de ne pas renouveler l’autorisation de C8, une décision validée par le Conseil d’État.
- Un journaliste affirme avoir surpris une conversation suggérant une volonté ciblée d’écarter Cyril Hanouna.
- L’Arcom rejette ces accusations et affirme avoir agi selon des critères objectifs.
Le 19 février 2025, le Conseil d’État a validé la décision de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) de ne pas renouveler l’autorisation d’émettre de C8 sur la TNT. Cette décision entraînera l’arrêt de la chaîne à compter du 1er mars 2025.
L’autorité de régulation justifie cette décision par des manquements répétés aux obligations légales et conventionnelles imposées aux chaînes de télévision, ainsi que par une situation financière jugée préoccupante.
Un échange compromettant relance la polémique
Alors que cette décision était déjà fortement contestée, une révélation du journaliste Jules Torres, vient raviver la controverse. Ce dernier affirme avoir surpris une conversation entre des membres de l’Arcom dans un restaurant parisien, où l’un d’eux aurait déclaré : « On nous a demandé de virer Hanouna, on a fait notre boulot. »
Si ces propos s’avéraient exacts, ils remettraient en question l’indépendance de l’Arcom et donneraient du crédit à l’idée d’un règlement de comptes contre Cyril Hanouna.
L’Arcom réfute toute manœuvre politique
Face aux accusations, l’Arcom a réagi avec fermeté. Dans un communiqué, elle dément catégoriquement les propos rapportés par le journaliste et souligne plusieurs éléments mettant en doute leur véracité. L’autorité indique notamment que :
- Aucun membre du collège décisionnaire n’était présent dans le quartier mentionné lors de la supposée conversation.
- Son siège a changé d’adresse en janvier 2025, ce qui remet en cause la localisation de la scène décrite.
L’institution insiste sur le fait que la décision concernant C8 repose uniquement sur des critères juridiques et réglementaires et qu’aucune pression politique n’a influencé son choix.
Une décision strictement légale ?
Le Conseil d’État, en validant la position de l’Arcom, a estimé que cette dernière avait respecté les règles et agi en toute légalité. Les principaux éléments ayant pesé dans la balance seraient :
- Les infractions répétées de C8 aux obligations audiovisuelles.
- Des avertissements et sanctions antérieurs liés à des manquements éthiques.
- Une situation financière préoccupante fragilisant la chaîne.
Un tournant pour le paysage audiovisuel français
L’arrêt de C8 marque un tournant majeur dans le secteur télévisuel français. Si certains dénoncent un complot politique, d’autres considèrent cette décision comme la conséquence logique de fautes accumulées par la chaîne.
Le débat reste vif, et la disparition de C8 de la TNT soulève une question centrale : les régulateurs audiovisuels sont-ils totalement indépendants des pressions extérieures ?
Le communiqué de l’ARCOM
« L’Arcom a pris connaissance des affirmations par voie de presse selon lesquelles des personnes travaillant en son sein auraient commenté, dans des termes inappropriés, le 21 février, la décision de ne pas renouveler l’autorisation de C8 sur la TNT.
L’Arcom précise qu’aucun des membres du collège, en fonction actuellement ou lors de la décision rendue publique le 12 décembre 2024, et seuls décisionnaires, ne se trouvait dans le quartier mentionné le 21 février dernier. Par ailleurs, contrairement à ce qui a été indiqué à l’antenne d’Europe 1, le siège de l’Arcom ne se situe plus dans ce quartier depuis le début du mois de janvier.
En l’état, l’Autorité ne dispose d’aucun élément factuel permettant d’accréditer les propos allégués et se réserve la possibilité d’engager toute démarche pour assurer sa protection et celle de ses agents.
L’Arcom rappelle également que la décision de diffusion de 10 chaînes gratuites sur la TNT à l’échéance des autorisations en cours, et de ne pas renouveler celles des chaînes C8 et NRJ 12, a été fondée sur un examen comparatif des 19 projets présentés, selon les critères définis par la loi, examen qui a conduit à autoriser deux nouvelles chaînes. Le Conseil d’Etat, dans une décision motivée rendue publique le 19 février, a confirmé la légalité de cette procédure et de son aboutissement. »