Amel Bent a dévoilé sur France Bleu être diagnostiquée HPI, expliquant les défis quotidiens de cette neuroatypie. La chanteuse assume ses différences tout en sensibilisant aux idées reçues.
À l’occasion de son 40ème anniversaire ce 21 juin 2025, Amel Bent s’est confiée sur une facette méconnue de sa personnalité. Dans une interview sur France Bleu, la chanteuse révélée par Nouvelle Star a expliqué avoir été diagnostiquée HPI (Haut Potentiel Intellectuel).
Cette révélation éclaire d’un jour nouveau les réactions parfois incomprises de l’artiste. « En fait, ça a expliqué plein de trucs chez moi que je mettais sur le compte peut-être parfois du mauvais caractère ou un peu trop têtue ou les obsessions », confie-t-elle.
Comment se manifeste le HPI au quotidien ?
L’hypersensibilité aux mots constitue l’une des principales difficultés d’Amel Bent. « Par exemple si on n’a pas utilisé le bon mot, moi ça peut partir, ça peut aller très très loin, ça peut me faire pleurer dans une discussion », explique-t-elle.
Cette réaction intense s’étend également au langage non-verbal. « Il y a aussi la gestuelle. Vous allez me dire ‘oui’ mais je vais capter que votre corps il dit non », précise la maman de Sofia, Hana et Zayn.
Selon les spécialistes, environ 2 à 3% de la population présente un HPI, caractérisé par un QI supérieur à 130. Cette neuroatypie fait partie du spectre plus large des troubles du neurodéveloppement, qui touchent 15 à 20% de la population mondiale.
Les principales caractéristiques du HPI :
- Hypersensibilité émotionnelle et sensorielle
- Perfectionnisme et besoin de précision
- Créativité et pensée divergente
- Difficultés relationnelles parfois
- Épuisement mental fréquent
L’évolution des réactions de l’entourage
L’entourage d’Amel Bent a progressivement adapté sa compréhension. « Maintenant ils disent : ‘on va pas s’emmerder avec elle c’est bon elle est HPI’ mais avant c’était ‘Mais qu’est-ce qu’elle est têtue' », raconte-t-elle avec humour.
Cette évolution illustre l’importance de la sensibilisation aux neuroatypies. Patrick Antonelli, son compagnon et père de ses enfants, bénéficie désormais de cette « notice » pour mieux comprendre son fonctionnement.
Les idées reçues sur le HPI
Amel Bent tient à déconstruire les stéréotypes associés au haut potentiel. « Je ne suis pas surdouée, je ne suis pas plus intelligente que quelqu’un », insiste-t-elle.
Elle explique que le HPI n’équivaut pas automatiquement au génie : « C’est absolument pas être un génie, réussir sa vie et avoir des bacs plus 18 ou travailler à la NASA ».
Cette clarification rejoint les observations des psychologues spécialisés, qui rappellent que le HPI peut aussi s’accompagner de difficultés d’adaptation sociale et de troubles anxieux.
Le coût énergétique de l’hypersensibilité
« C’est bien aussi d’être juste un peu en surface et ça marche très bien aussi dans les relations humaines », confie Amel Bent. « On est pas tout le temps obligé de gratter plus loin. Ça prend beaucoup d’énergie. »
Cette fatigue mentale constitue l’un des défis majeurs des personnes HPI. L’analyse constante des situations, l’hypersensibilité aux stimuli et le besoin de cohérence génèrent un épuisement particulier.
Tableau comparatif : Fonctionnement neurotypique vs HPI
Aspect | Neurotypique | HPI |
---|---|---|
Traitement information | Séquentiel | Multi-niveaux simultanés |
Sensibilité émotionnelle | Modérée | Très élevée |
Besoin de précision | Variable | Constant |
Gestion contradictions | Tolérée | Difficile |
L’hypersensibilité d’Amel Bent s’étend au-delà des mots vers une perception globale des situations. Cette capacité à « capter » les incohérences entre verbal et non-verbal, bien qu’épuisante, constitue aussi une force créative.
Cette révélation d’Amel Bent s’inscrit dans une démarche croissante de visibilisation des neuroatypies. De nombreuses personnalités comme Franck Gastambide ou Alizé Lim ont également témoigné de leur diagnostic HPI, contribuant à normaliser ces différences neurologiques.
L’authenticité de la chanteuse permet une meilleure compréhension du HPI, loin des clichés du « surdoué » infaillible, révélant plutôt une réalité faite de richesses mais aussi de défis quotidiens.