Une étudiante musulmane de 21 ans a été violemment agressée à l’arrêt du tramway T1, devant le centre commercial de la Part-Dieu à Lyon, dimanche 4 mai 2025. L’incident, à caractère islamophobe, a déclenché l’ouverture d’une enquête pour violences aggravées et un appel à témoins.
Les faits : une agression en pleine rue
Dimanche 4 mai, en début de soirée, une jeune femme, étudiante en langues et portant le voile, attendait le tramway T1 à la station située devant le centre commercial de la Part-Dieu indique Le Progrès. Selon son témoignage, une autre femme, inconnue, l’a violemment prise à partie. L’agresseuse lui a arraché son voile, l’a jeté à terre, puis l’a poussée au sol sous les yeux de plusieurs passants. La victime, bouleversée et en état de choc, n’a pas pu recueillir les coordonnées des témoins présents sur place.
L’agresseuse aurait également proféré des menaces à caractère haineux et raciste, déclarant vouloir « brûler le kebabier et tabasser les Turcs ». Ces propos, rapportés par la victime et confirmés par plusieurs médias locaux, laissent penser à une motivation islamophobe et xénophobe de l’acte.
Réaction de la victime et suite judiciaire
Très choquée, la jeune femme a confié avoir ressenti une peur intense et s’être retrouvée en larmes, incapable de réagir immédiatement. Elle a consulté un médecin, qui lui a prescrit deux jours d’incapacité totale de travail (ITT). Le lendemain, elle a déposé plainte au commissariat et relayé son appel à témoins sur les réseaux sociaux, espérant que des personnes présentes lors de l’agression puissent se manifester pour aider à identifier l’auteure des faits.
Le parquet de Lyon a rapidement ouvert une enquête pour violences aggravées, confiée à la Direction interdépartementale de la police nationale. Les autorités ont confirmé que les investigations étaient en cours afin de retrouver l’agresseuse, qui a pris la fuite après l’incident.
D’après le récit de la victime, l’agresseuse semblait déjà s’en prendre verbalement à un commerçant du quartier avant de s’attaquer à elle. La jeune femme a également indiqué qu’elle avait croisé de nouveau son agresseuse dans les transports le lendemain, sans oser intervenir.
L’agression a suscité de vives réactions, notamment de la part d’associations de lutte contre le racisme et l’islamophobie, qui dénoncent une montée des actes hostiles envers les personnes musulmanes dans l’espace public. La LICRA a notamment qualifié l’incident d’« agression raciste antimusulmane » et appelé à une mobilisation contre la banalisation de la violence et du repli identitaire.
Appel à témoins et poursuite de l’enquête
La victime et les autorités invitent toute personne ayant assisté à la scène ou disposant d’informations à se rapprocher de la police afin de faire avancer l’enquête. Les images de vidéosurveillance du secteur pourraient également être exploitées pour identifier l’auteure de l’agression.
Cet événement s’inscrit dans un contexte de tensions accrues autour des questions de laïcité et de visibilité des signes religieux dans l’espace public, et relance le débat sur la sécurité des femmes musulmanes en France. L’enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur les circonstances et les motivations de l’agression.