À l’aube de la nouvelle saison de « Quotidien » sur TMC, Yann Barthès, animateur et producteur, a accordé une rare interview à La Tribune Dimanche. Il y évoque les raisons derrière le succès de son émission, les choix éditoriaux et la décision de ne plus inviter de politiques sur le plateau.
Yann Barthès, connu pour sa discrétion médiatique, explique dans l’interview, qu’il préfère se concentrer sur son émission quotidienne plutôt que de multiplier les interviews. Il souligne les difficultés rencontrées lors d’entretiens avec la presse écrite, où ses propos sont parfois mal retranscrits, et avoue sa timidité naturelle, bien qu’il sache aussi « gueuler, chanter et faire la fête ».
Pour cette nouvelle saison, « Quotidien » conserve la même équipe de chroniqueurs, avec des retours ponctuels d’anciens membres comme Alison Wheeler. L’émission continuera à s’adapter à l’actualité, avec une attention particulière portée à l’élection américaine et une émission spéciale autour de Michel Denisot. Le journaliste insiste sur l’importance de la préparation et de l’esthétique de l’émission, qui se distingue par son calme et son apaisement, contrastant avec l’hystérie… ailleurs.
L’émission est soigneusement préparée, avec chaque détail écrit et répété, garantissant une qualité constante, explique-t-il. Yann Barthès souligne également l’importance de l’esthétique, avec une attention particulière portée à la lumière, au son et à l’habillage, qui confère à l’émission une dimension artisanale rare à la télévision aujourd’hui.
Il ajoute : « L’émission est également très préparée. Tout est écrit et répété. Je suis très fier de lire un prompteur. Ça ne veut pas dire que je ne sais pas improviser. Mais sans toute cette préparation, je vous assure que l’émission serait mauvaise. »
Yann Barthès annonce une décision majeure : « Quotidien » cessera d’inviter des politiques, sauf exceptions notables. Il justifie ce choix par la saturation des discours politiques dans les médias et le manque de respect de certains partis, notamment le Rassemblement National, envers ses équipes. Il préfère décrypter l’actualité politique sans la présence des acteurs eux-mêmes, qu’il juge souvent inaudibles en raison de leurs discours formatés.
Yann Barthès a exprimé son désir d’inviter Donald Trump sur son plateau. Bien qu’il admette que cela soit « évidemment impossible », il considère que ce serait un moment exceptionnel pour l’émission. Il explique qu’il serait fasciné par la présence de l’ancien président américain et qu’il aurait « des milliards de questions » à lui poser.
Donald Trump ! C’est évidemment impossible, mais ça serait tellement génial. Imaginez : le rideau s’ouvre, et là, Donald Trump sort. Wouah ! Il serait sur mon plateau, en face de moi. Je le regarderais fixement, je crois que je serais fasciné. J’aurais des milliards de questions à lui poser
Interrogé sur l’orientation politique de « Quotidien », Barthès affirme que l’émission n’est pas militante, bien que ses valeurs soient clairement humanistes et antiracistes. Il déplore les tentatives de certains médias et politiques de catégoriser l’émission à gauche, soulignant la diversité des opinions au sein de son équipe dont la sienne : « Personne ne peut dire pour qui j’ai voté à la dernière élection ».
Lors de son audition au printemps dernier devant l’Assemblée nationale, Yann Barthès a exprimé son agacement face à la convocation, initiée par le Rassemblement National (RN) pour expliquer l’absence de ses représentants sur le plateau de « Quotidien ». Il a souligné que cette audition était redondante, une représentante de Bangumi ayant déjà été entendue un mois auparavant.
Il explique : « C’est le RN qui a demandé cette audition, et cela a été accepté par le président de la commission, Quentin Bataillon de Renaissance. Il s’est rendu ensuite sur le plateau de Touche pas à mon poste ! pour débriefer, en expliquant qu’il nous avait trouvés « arrogants ». Personnellement, c’est lui que j’ai trouvé arrogant. »
Yann Barthès a réagi à la décision de l’Arcom de ne pas renouveler la fréquence de C8 en exprimant sa tristesse pour les employés de la chaîne et du groupe Canal+, auquel il a appartenu. Il a souligné qu’une chaîne représente bien plus qu’un seul animateur et qu’il ne se réjouit jamais de sa fermeture.
En ce qui concerne l’émission « Touche pas à mon poste ! », il a critiqué certains propos tenus à son encontre : « Je veux simplement dire que certains propos qui ont été tenus et qui nous visaient – que ce soient des menaces physiques ou des insultes – relèvent moins de la liberté de parole que du harcèlement et de la violence ». Il a choisi de ne pas s’étendre davantage sur le sujet pour éviter d’alimenter la polémique : « Je n’ai pas spécialement envie de parler de Cyril Hanouna ».
Yann Barthès évoque également les projets de sa société de production, Bangumi, qui continue de développer des programmes dérivés et des documentaires pour France Télévisions. Il exprime son souhait de ne pas animer « Quotidien » éternellement, tout en profitant de la liberté offerte par le groupe TF1 pour continuer l’aventure tant que l’actualité le permettra.