L’INA met à l’honneur trois recherches novatrices lors de l’édition 2024 de ses Prix de l’INA thèque, consacrés à l’étude des médias audiovisuels et numériques.
À l’occasion d’une soirée organisée ce vendredi 4 avril, l’Institut national de l’audiovisuel a récompensé trois chercheuses dont les travaux s’appuient sur les archives de l’INA thèque ou s’inscrivent dans une réflexion plus large sur l’impact des médias dans les évolutions sociétales.
Depuis 1997, les Prix de l’INA thèque valorisent chaque année des travaux issus de disciplines variées, en lien avec les collections audiovisuelles françaises. Ces distinctions s’intègrent à une politique active de soutien à la recherche, aux côtés d’autres initiatives comme les colloques, publications et débats scientifiques portés par l’institution.
Une soirée placée sous le signe de l’année 1975
La cérémonie de remise des prix 2024 a été conçue autour du thème « 1975, Année internationale de la femme », en résonance avec les luttes féministes et leur traitement médiatique. Deux œuvres emblématiques ont été projetées pour l’occasion : l’émission « Encore un jour et l’année de la femme, ouf ! C’est fini ! » présentée par Bernard Pivot sur Antenne 2 en décembre 1975, et « Maso et Miso vont en bateau », film militant signé Carole Roussopoulos, Delphine Seyrig, Ioana Wieder et Nadja Ringart, réalisé en 1976.
Ce choix éditorial faisait écho au travail d’Emma Rassinoux, qui a reçu le Prix d’Encouragement pour son mémoire consacré à cette même année 1975. Son étude, intitulée « 1975 : Année internationale des femmes, institutionnalisation et médiatisation de la cause des femmes en France », interroge le rôle des institutions et des médias dans la construction d’un discours sur l’égalité des sexes à cette période charnière.
Trois distinctions remises pour des approches originales
Le Prix de la Recherche 2024, doté de 4 500 €, a été attribué à Céline Urbaniak pour sa thèse consacrée à l’histoire de Radio Zinzine, une radio libre associative née à la fin des années 1970. Son travail met en lumière le lien entre engagement local, narration médiatique et participation des auditeurs sur quatre décennies.
Le Prix d’Encouragement, accompagné de 2 250 €, est revenu à Emma Rassinoux pour son mémoire sur l’institutionnalisation de la cause féminine en 1975, une recherche croisant archives audiovisuelles et analyse sociopolitique.
Enfin, Marine Malet a reçu une Mention spéciale du jury pour sa thèse sur les séries dystopiques comme terrains d’analyse des enjeux politiques contemporains. Elle explore comment ces fictions, bien au-delà du divertissement, interrogent les formes de pouvoir et d’anticipation sociale à travers des scénarios critiques et spéculatifs.

Journaliste et fondateur du site Stéphane Larue News.
Passionné par les médias, le divertissement et l’actualité numérique, il suit au quotidien les sujets culturels et sociétaux.
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