La Coordination rurale (CR), deuxième syndicat agricole français, persiste dans son appel à manifester à Paris et dans toute la France à partir de ce dimanche, en dépit de l’interdiction des rassemblements non déclarés dans la capitale et à Rungis. Cette mobilisation intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les agriculteurs et le gouvernement.
Une mobilisation maintenue malgré les interdictions
Véronique Le Floc’h, présidente de la CR, affirme que les plans de mobilisation sont maintenus et restent confidentiels pour assurer leur bon déroulement. Le syndicat appelle les agriculteurs à converger vers Paris dès dimanche après-midi, en voiture ou en tracteur, pour une manifestation prévue lundi. Patrick Legras, porte-parole du syndicat, s’attend à la présence de « plusieurs centaines d’agriculteurs » dès dimanche.Face à ces appels, les autorités ont pris des mesures préventives. La préfecture de police de Paris et celle du Val-de-Marne ont interdit tout rassemblement non déclaré de dimanche 18h à lundi 12h dans un large périmètre du centre de Paris, incluant l’Élysée et l’Assemblée nationale, ainsi que dans la zone du marché de Rungis et de l’A6B.
Les revendications de la Coordination rurale
La CR, connue pour ses actions coup de poing, cherche à obtenir des garanties du Premier ministre pour la protection des petits exploitants, qu’elle estime menacés par le libre-échange. Le syndicat met en avant deux revendications principales :
- La suppression de la surtransposition des règles européennes en France
- La mise en œuvre de contrôles renforcés sur les importations
Cette mobilisation survient à quelques jours du lancement de la campagne pour les élections aux chambres d’agriculture, qui débutera le 7 janvier. Ces élections, prévues du 15 au 31 janvier, détermineront les nouveaux rapports de force entre les syndicats agricoles et la répartition des fonds qui leur sont alloués.
Réaction du gouvernement
Le Premier ministre François Bayrou a proposé de recevoir les représentants des organisations syndicales le 13 janvier, une date jugée trop tardive par la CR. Cette proposition n’a pas suffi à apaiser les tensions, la CR maintenant son appel à la mobilisation malgré cette invitation.Face à cette situation, les autorités ont mis en place un dispositif de sécurité visant à prévenir les dégradations, les violences et les actions coup de poing. La mobilisation pourrait s’étendre au-delà de Paris, avec des blocages prévus dans d’autres régions, notamment à l’entrée de Lyon.