Quinze jours après le tweet incendiaire du capitaine des Bleus, Orelsan brise le silence dans une vidéo Instagram savamment orchestrée. Entre second degré, décor arrière-plan hilarant et autodérision sur son niveau footballistique, le rappeur caennais désamorce le « clash » de l’année avec une élégance rare.
Le détail qui tue
C’est une masterclass de communication visuelle que vient d’offrir Orelsan à ses trois millions d’abonnés. Dans une longue vidéo explicative sur la structure de son nouvel album La Fuite en avant, le rappeur feint l’innocence avec un flegme déconcertant.
Alors qu’il assure ne « viser personne en particulier » au début de la séquence, l’œil des internautes est immédiatement attiré par le décor. Scotchée au mur derrière lui, une photo de Kylian Mbappé apparaît ostensiblement.
Ce clin d’œil muet, d’une ironie mordante, répond au vacarme médiatique des deux dernières semaines sans prononcer un seul mot de travers. L’artiste continue ses explications techniques sur le tracklisting, rendant le contraste avec l’image en arrière-plan purement comique.
Retour sur la punchline de la discorde
L’incendie s’était déclaré le 7 novembre dernier, jour de la sortie de l’album. Dans le titre La Petite voix, Orelsan incarne ses pensées parasites et lâche une phrase assassine sur la gestion du Stade Malherbe Caen.
« Tu vas faire couler ta ville comme les Mbappé », rappe-t-il, faisant référence à la relégation du club en National et sa 10e place actuelle. La pique visait directement la famille Mbappé, propriétaire majoritaire du club normand depuis l’été 2024 via le fonds Coalition Capital.
La réaction du numéro 9 du Real Madrid ne s’était pas fait attendre sur X (anciennement Twitter). Piqué au vif, Kylian Mbappé avait accusé le rappeur d’avoir « supplié pour entrer avec 1% du capital sans payer » pour soigner son image de local.
La carte de l’autodérision
Plutôt que d’entrer dans une guerre d’ego ou de démentir les accusations financières, Orelsan a choisi le terrain de l’humour sportif. Il revient sur la réalité crue du terrain : l’élimination récente du SM Caen en Coupe de France par l’équipe amateur de Bayeux.
« Vous voulez connaître le niveau de l’équipe de Bayeux au football ? Voilà leur nouvelle recrue », lance-t-il dans la vidéo.
La séquence enchaîne immédiatement sur une archive personnelle gênante : le fameux penalty raté d’Orelsan lors du match caritatif Stream for Humanity. En se moquant de sa propre nullité balle au pied, il valide implicitement la critique sportive sans valider l’agressivité.
Une sortie de crise par le haut
Cette stratégie du « chambrage bienveillant » tranche avec la virulence des échanges habituels sur les réseaux sociaux. Orelsan rappelle subtilement que La Petite voix est un morceau où il s’insulte lui-même avant d’insulter les autres.
En contextualisant ses propos tout en affichant le visage de celui qu’il a égratigné, il transforme un conflit d’affaires en simple banter de vestiaire. Reste à voir si le clan Mbappé, actuellement sous pression avec les résultats catastrophiques du club, goûtera à cette touche d’humour normand.
